Cette année marque un tournant important dans la coopération UA-UE : le partenariat entre l’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE) fête ses 25 ans, tout comme la génération de jeunes qui a grandi parallèlement à ce dernier. Les 24-25 novembre prochains, les dirigeant·e·s des deux continents se réuniront à Luanda, en Angola, pour le septième sommet UA-UE.
Un quart de siècle de coopération sera célébré durant ce sommet. Cette coopération ayant débuté le 3 avril 2000, lors du premier sommet qui s’est tenu au Caire, en Égypte. En 25 ans, de réels progrès ont été accomplis : la mortalité infantile a diminué, l’accès à l’électricité et à Internet s’est développé, des maladies telles que le VIH/sida et le paludisme ont reculé dans de nombreux endroits.
Ces progrès démontrent l’efficacité de ce partenariat pour répondre aux défis auxquels font face ces deux continents. Le sommet de 2022 s’est ancré dans le contexte du COVID-19, en associant son investissement de 150 milliards d’euros à de nouveaux accords sur l’accès aux vaccins et à un nouvel élan pour lutter contre les inégalités mondiales.
Ces sommets ont lieu environ tous les trois ans et réunissent les chef·fe·s d’État et de gouvernement afin de faire le point sur les progrès accomplis, de définir des priorités communes et de publier des déclarations qui orientent les politiques et les investissements. Il s’agit d’un rendez-vous stratégique pour ces dirigeant·e·s, mais aussi pour nous, jeunes citoyen·ne·s d’Afrique et d’Europe, afin de faire entendre notre voix sur les réalités que nous vivons et le futur que nous souhaitons bâtir.
Pourquoi ce sommet est-il particulièrement important aujourd’hui ?
Au fil des années, de grandes promesses ont été faites lors de ces sommets. Néanmoins, force est de constater que les promesses devancent souvent la réalité et que le chemin d’avancée est encore long à parcourir : la population africaine est susceptible de doubler en l’espace d’une génération, les urgences climatiques s’intensifient et le poids de la dette pèse considérablement sur les dépenses publiques.
Des projets ambitieux tels que l’Agenda 2063 de l’UA et le Global Gateway de l’UE servent certes de lignes directrices, mais ce qui importe le plus, c’est la manière dont ces plans conceptuels se traduisent en changements concrets. Les décisions prises à Luanda seront donc déterminantes en termes d’accès à l’éducation, aux soins de santé, à l’emploi et à la justice pour les jeunes des deux continents.
Les 25 ans n’étant ni totalement jeunes, ni pleinement mures, ils marquent un moment particulièrement décisif du partenariat UA-UE. Compte tenu de grandes avancées qui ont pu être faites depuis le début du partenariat mais également des défis mettant en péril ces progrès, ce sommet se doit d’être l’occasion de réfléchir aux enjeux actuels des deux continents et aux moyens d’y apporter des solutions durables et justes. Celles-ci devraient accorder une attention spécifique à doter les jeunes des deux continents des moyens nécessaires à la réalisation de leurs idées et ambitions.
Dans un monde en état d’évolution permanent, de nombreux défis et transformations continueront d’apparaître les 25 prochaines années. C’est pourquoi le partenariat UA-UE doit être suffisamment équipé afin d’accompagner et guider ces changements.
Une jeunesse qui sait se faire entendre
Aujourd’hui, plus que jamais, les jeunes activistes d’Afrique et d’Europe savent se faire entendre. La Génération Z, qu’elle vive en Afrique ou en Europe ou sur un autre continent, grandit dans un monde touché par de multiples crises : climatiques, économiques, sociales, sanitaires, mais aussi par une prise de conscience sans précédent. Hyperconnectée, informée en temps réel et mobilisée grâce aux réseaux sociaux, cette jeunesse perçoit avec acuité les inégalités et les injustices qui traversent nos sociétés. Face à un avenir incertain, elle refuse la résignation et choisit l’action pour bâtir une société plus équitable, plus juste et plus solidaire. Ses voix, déterminées et lucides, rappellent que l’espoir n’est pas naïf lorsqu’il s’accompagne d’engagement.
Ainsi, le sommet de Luanda offre une occasion unique aux dirigeant·e·s de transformer leurs paroles en actes. Alors que cette génération de jeunes et le partenariat lui-même atteignent leurs 25 ans, les activistes d’Afrique et d’Europe interpellent leurs dirigeant·e·s afin de décider de l’avenir de cette relation au cours du prochain quart de siècle.
Cette année, les activistes de ONE des deux continents ont émis des recommandations concrètes aux dirigeant·e·s qui seront présent·e·s au sommet. Celles-ci rejoignent largement les priorités officielles : financement durable, santé, éducation, mobilité et inclusion. Pour que ce partenariat conserve toute sa crédibilité, il doit désormais se traduire par des avancées concrètes.
Mais la mobilisation de nos activistes ne s’est pas arrêtée là : ils et elles ont présenté leurs recommandations à de nombreux dirigeant·e·s et représentant·e·s des deux continents en amont du sommet, ont rédigé une lettre ouverte afin de mobiliser le grand public et ont fait entendre leurs voix dans les médias afin de garantir que le communiqué final du Sommet inclue leurs préconisations.
Un regard tourné vers l’avenir
Si les engagements pris aujourd’hui se traduisent par de véritables investissements, des décisions transparentes et un partenariat authentique avec la jeunesse, alors, lorsque ces jeunes activistes d’Afrique et d’Europe auront 50 ans, ils et elles pourront affirmer avoir contribué à bâtir un partenariat plus juste.
Ce partenariat a la possibilité de permettre aux prochaines générations de rêver plus grand, d’aller plus loin et de construire un avenir à la hauteur des défis de ce siècle. Les 25 prochaines années commencent à Luanda, les 24 et 25 novembre 2025.
Ce billet de blog a été rédigé par Duru, Laurina et Noémie, jeunes Ambassadrices de ONE en France.
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