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Sommet européen du 7 et 8 février : L’aide au développement et la place de l’Europe dans le monde seront-elles mises au placard ?

Paris, le 16 janvier 2013 – Alors qu’Herman Von Rompuy a annoncé aujourd’hui que le prochain budget pluriannuel sera à l’agenda du Sommet européen des 7 et 8 février, ONE France s’inquiète fortement du sort qui sera réservé à l’aide au développement au cours de ces négociations. D’après Guillaume Grosso, directeur de ONE France,

  •  « Bien qu’il soit encore difficile de savoir avec certitude l’état des échanges entre les protagonistes principaux – France, Allemagne et Angleterre – on peut déjà affirmer que l’aide aux pays les pauvres est sur l’autel des sacrifices ».
  • « Derrière les coupes prévues à ce jour par la proposition de Von Rompuy, et qui risque d’augmenter, ce sont des vies humaines qui sont en jeu. Par exemple, 1,2 millions d’enfants ne seront pas vacciné contre la rougeole. »
  • « En pleine crise du Sahel, ce Sommet montrera quelle est la réelle volonté de l’Europe de peser sur la scène internationale comme un acteur responsable. »

 

Note aux rédactions :

Voici les faits avérés à ce jour.

Les négociations actuelles se font sur la base de la dernière proposition du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, datant du 22 novembre dernier. Cette proposition s’élève à un budget global de 1 010 milliards d’euros, soit 80 milliards -7,5% – de moins que les besoins exprimés par la Commission Européenne et soit 22,2 milliards de moins que le précédent budget 2007-2013. Première mauvaise nouvelle.

Dans cette proposition, les 80 milliards d’euros de coupes n’ont pas été répartis de manière équitable entre les 7 grands ensembles composants le budget total de l’Union Européenne. L’aide extérieure, qui comprend en très grande majorité l’aide au développement, a notamment été coupée de 18,8%. Deuxième mauvaise nouvelle.

Si on parle non plus en chiffres mais en vies humaines, ces coupes dans le budget d’aide au développement représentent de l’argent en moins pour l’accès aux services essentiels comme  santé, l’eau, l’alimentation, l’éducation… Concrètement 18,8% de budget en moins signifie qu’1,9 millions d’enfants ne pourront pas aller à l’école, que 6,5 millions de personnes ne pourront pas boire de l’eau potable et que 1,2 millions d’enfants ne seront pas vacciné contre la rougeole. Troisième mauvaise nouvelle.

Mais le pire reste –peut-être – à venir.

Cette proposition du président Van Rompuy, qui sert de base aux débats actuels, n’a pas été accepté lors du Conseil  européen en novembre dernier, car certains chefs d’Etats la trouvaient encore trop élevée. Tout porte donc à croire, que lors du Conseil du 7 et 8 février, l’accord se fera sur un budget encore plus faible. De toute évidence, si des coupes sont encore à prévoir, elles concerneront une nouvelle fois majoritairement l’aide aux pays les plus pauvres.

En ces temps de crises, les intérêts nationaux prévalent, au détriment des plus pauvres et d’une mondialisation solidaire et maitrisée. Il est cependant dommage que la rigueur se porte sur cette aide.

L’aide au développement ne représente que 5% du budget européen, soit 15euros par citoyen par an. Réduire ce budget coûterait cependant des centaines de milliers de vies.

 

 Contact : Annabel Hervieu – [email protected] – 01 40 64 17 02 – 06 31 22 89 68

 

ONE est une organisation mondiale de plaidoyer et de campagne, cofondée par Bono, qui lutte contre l’extrême pauvreté, essentiellement en Afrique. ONE est soutenue par plus de 3 millions de personnes à travers la planète et compte plus de 60 000 membres en France. Pour plus d’information : www.one.org/fr