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Réaction de ONE à la publication des chiffres de l’OCDE pour l’aide au développement

Paris, le 16 avril 2020 –  Les nouveaux chiffres de l’aide au développement des pays membres du Comité d’aide au développement (CAD) publiés aujourd’hui par l’OCDE montrent que la France a légèrement augmenté son aide publique au développement (APD) en 2019, et conserve sa place en tant que 5ème donateur au niveau mondial, même si elle doit encore faire des efforts pour soutenir en priorité les pays les plus pauvres.

D’après l’OCDE, la France passe de 0,43% à 0,44% de son RNB alloué à l’APD, en augmentant son aide de 4,2% entre 2018 et 2019. Malheureusement, les trois quarts de cette augmentation s’expliquent principalement par une nouvelle interprétation du gouvernement des critères pour comptabiliser les coûts d’accueil des réfugiés en France comme aide au développement, et n’ont donc pas bénéficié directement aux pays en développement.

Najat Vallaud-Belkacem, directrice France de ONE, déclare: “Il faut bien évidemment financer l’accueil des réfugiés sur notre territoire, mais cela ne doit pas être au détriment des dons à destination des pays les plus pauvres. C’est d’autant plus évident en cette période de crise sanitaire qui, on le sait, aura des conséquences dramatiques en Afrique si nous ne faisons rien. C’est très décevant de voir que l’augmentation de l’APD française ne bénéficie que très peu aux pays pauvres.

De plus, la France fait partie des 5 pays donateurs qui ont le plus augmenté leur prêts bilatéraux entre 2018 et 2019 (+12%). Ces prêts ont rarement vocation à  venir financer les secteurs sociaux essentiels, tels que la santé, et sont souvent inaccessibles aux pays les plus pauvres. C’est alarmant, car bien que la tendance soit légèrement à la hausse, seuls 17,5% de l’aide bilatérale française ont été alloués aux pays les moins avancés.

Cette augmentation reste trop timide au regard des enjeux actuels: la France doit dégager des financements additionnels pour soutenir les pays pauvres face au Covid-19 et atteindre les 0,7% de son RNB alloués à l’aide au développement dès maintenant. La crise sanitaire et économique actuelle nous montre qu’il est urgent que la France améliore non seulement la quantité mais aussi la qualité de son aide. Rappelons qu’en 2018, seuls 6% environ de l’aide française ont servi à financer des projets dans le secteur de la santé.”

Nos experts en financement du développement sont disponibles pour toute interview sur demande.

Contact presse :
Charlotte Grignard, +33622410041, [email protected]