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Nouveau rapport : La Banque mondiale reçoit plus en remboursement de la dette qu’elle ne prête aux pays les plus pauvres

Paris, le 17 juillet 2020À la veille de la réunion des Ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G20 de ce 18 juillet, une nouvelle analyse de ONE révèle que, depuis le début de la pandémie, les pays les plus pauvres du monde remboursent à la Banque mondiale six fois plus que ce qu’ils ont reçu en aide d’urgence de sa part.

Depuis le début de la pandémie, la Banque mondiale a reçu 1,7 milliard de dollars des pays les plus pauvres du monde en remboursement de la dette. Pourtant, malgré l’engagement d’un montant similaire (1,9 milliard de dollars) en fonds d’urgence pour lutter contre la COVID-19, les dernières données publiques montrent que seuls 250 millions de dollars ont jusqu’ici été déboursés. Cela signifie que les pays les plus pauvres du monde remboursent six fois plus que ce qu’ils ont reçu en aide d’urgence.

ONE demande au G20 d’appeler les institutions multilatérales et les créanciers privés à soutenir un moratoire sur le remboursement de la dette, et de prolonger l’accord du G20 de suspension sur la dette jusqu’à la fin de 2021.

Najat Vallaud-Belkacem, directrice France de ONE, déclare : « Il n’est pas normal que, en pleine crise sanitaire et économique, la Banque mondiale reçoive plus qu’elle ne prête aux pays les plus pauvres du monde. L’incapacité de la Banque mondiale à soutenir un moratoire sur la dette multilatérale, choisissant plutôt de déployer de nouveaux prêts et subventions, a entraîné une réponse plus lente, moins flexible et moins efficace à la pandémie.

Les 1,7 milliard de dollars de remboursement de la dette déboursés par les pays les plus pauvres auraient pu permettre d’acheter 100 000 ventilateurs ou 14 millions de kits de test de dépistage du COVID-19. Pourtant, à la fin du mois de mai, certains des pays les plus pauvres avaient remboursé six fois plus que ce qu’ils avaient reçu en aide d’urgence.

En traînant les pieds pour suspendre la dette, la Banque mondiale risque de prolonger la durée de vie de la pandémie. »

Les jeunes Ambassadeurs de ONE ont ce matin partagé la pétition de ONE appelant à la suspension de la dette des pays pauvres avec le cabinet du Ministre des finances.

Contact presse :

Charlotte Grignard – [email protected]  +33622410041

Notes aux rédactions

  • La dernière réunion des Ministres des Finances et des gouverneurs des anques centrales du G20 en avril s’est conclue par l’accord de suspension du remboursement de la dette bilatérale des pays les plus pauvres du monde pour le reste de l’année 2020, connue sous le nom d’Initiative de suspension du service de la dette (ISDD).
  • À la mi-juillet 2020, seulement 1,9 milliard de dollars ont été engagés dans le financement d’urgence COVID-19 pour les pays éligibles à l’IDSD, dont les dernières données montrent que seulement 250 millions de dollars ont été effectivement déboursés à la fin mai.
  • Le service de la dette bilatérale ne représente qu’environ 47 % du total des paiements dus cette année. Les institutions multilatérales – telles que la Banque mondiale et le FMI – ainsi que les créanciers privés, représentent le reste des 53 %.
  • Depuis le début de la pandémie, la Banque mondiale a reçu en moyenne 290 millions de dollars par mois en remboursement de la dette des pays les plus pauvres du monde – argent qui pourrait être utilisé pour sauver des vies.