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Nouveau rapport Covid-19 et crise de l’éducation mondiale : Plus de la moitié des enfants de 10 ans dans le monde n’apprendront pas à lire cette année

Les estimations montrent que d’ici à 2030, 750 millions d’enfants de 10 ans – soit 1 personne sur 10 mondialement – n’auront pas appris à maitriser les fondamentaux de la lecture et de l’écriture.

Paris, le 22 mars 2021 – Un nouveau rapport de l’ONG ONE montre que cette année seulement, 70 millions d’enfants – soit plus de la moitié des enfants de 10 ans dans le monde – risquent de ne pas avoir acquis les fondamentaux nécessaires pour lire et comprendre une simple phrase.  Cette crise éducative mondiale a été exacerbée par la pandémie de Covid-19, qui est responsable d’au moins 17% de ce chiffre. Les filles risquent tout particulièrement d’en subir les conséquences, puisque 20 millions d’entre elles pourraient ne jamais retourner à l’école.

Le rapport de ONE « Réécrire l’avenir de 70 millions d’enfants » tire la sonnette d’alarme : si le rythme actuel se poursuit, d’ici 2030, le nombre de personnes courant le risque de ne pas avoir acquis les fondamentaux d’alphabétisation à leur 10e anniversaire pourrait atteindre 750 millions.

L’analyse de l’ONE montre également que cette crise globale de l’apprentissage touchera particulièrement durement l’Afrique, l’Afrique subsaharienne comptant pour 40% des enfants courant ce risque.

Maé Kurkjian, chargée de plaidoyer pour ONE en France, déclare : « L’âge de 10 ans est une étape clé de l’apprentissage dans la vie d’un enfant : c’est le moment où il cesse d’apprendre à lire, et commence à lire pour apprendre. Si on ne réagit pas de toute urgence, la pandémie laissera derrière elle des millions d’enfants supplémentaires à qui on a volé le droit et la chance d’apprendre à lire, et donc d’étudier pour devenir les infirmières, professeurs, médecins, et même ministres ou astronautes de demain. 

Ce à quoi nous assistons aujourd’hui n’est qu’un aperçu de la longue crise de l’apprentissage à laquelle sont confrontés les habitants des pays les plus pauvres, et qui ne fera qu’empirer si des mesures ne sont pas prises dès maintenant. Ce virus a déjà fait assez de victimes, il ne doit pas dérober aussi l’avenir de millions d’enfants. »

En prévision de la réunion des sherpas du G7 qui aura lieu la semaine prochaine, lors de laquelle l’éducation devrait figurer à l’ordre du jour, ONE exhorte les gouvernements à engager au moins 5 milliards de dollars pour la conférence de reconstitution du Partenariat mondial pour l’éducation, et à approuver les deux objectifs mondiaux sur l’éducation des filles fixés par le Royaume-Uni.

La pétition de ONE pour demander aux gouvernements d’investir dans l’avenir de tous les enfants a déjà atteint plus de 20 000 signatures.

Contact presse :

Charlotte Grignard, [email protected], +33622410041

Note aux rédactions

Les sherpas du G7 se réuniront officiellement pour la deuxième fois entre le 29 et le 31 mars. L’éducation des filles devrait être un thème central de la présidence britannique cette année.

ONE appelle ainsi tous les États à prendre des mesures efficaces pour endiguer cette crise éducative et garantir un avenir dans lequel chaque enfant de 10 ans possède les compétences fondamentales en lecture et en écriture pour poursuivre ses études :

  1. Les dirigeantes et dirigeants du G7 doivent approuver les objectifs mondiaux en matière d’éducation des filles fixés par le Royaume-Uni – qui organisera le sommet du G7 en 2021 – afin de s’assurer que 40 millions de filles supplémentaires accèdent à la scolarité et que 20 millions de filles supplémentaires (soit une hausse d’un tiers) sachent lire à l’âge de 10 ans d’ici 2025.
  2. Les pays donateurs doivent être au rendez-vous pour assurer le financement complet du Partenariat mondial pour l’éducation. Un investissement de 5 milliards de dollars permettrait à 175 millions de filles et de garçons d’apprendre à lire et à écrire entre 2021 et 2025.
  3. Les ministres des finances du G20 doivent proposer un plan de relance complet aux pays à revenu faible et intermédiaire en prolongeant l’initiative de suspension du service de la dette jusqu’à la fin de l’année 2021, et en appuyant la création de 650 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux ainsi qu’un mécanisme permettant de transférer lesdits droits aux pays à revenu faible et intermédiaire. Ces mesures permettraient de débloquer des fonds essentiels pour faire face à la pandémie et aider les secteurs les plus touchés, notamment l’éducation.
  4. Les pays à revenu faible et intermédiaire doivent s’engager à protéger leurs budgets d’éducation et à utiliser les éventuels plans de relance pour remédier de toute urgence à la crise du système éducatif, tout en faisant face à la pandémie
  5. Les financements ne se suffisent pas à eux-mêmes : ils doivent être dépensés de manière ciblée et efficace, en se basant sur des pratiques qui ont fait leurs preuves et en tenant compte des réalités propres à chaque contexte. Les États doivent s’engager à améliorer la collecte et la fiabilité de leurs données, à s’équiper d’outils de mesure pour mieux analyser la crise éducative et à mieux cibler les financements en fonction des besoins identifiés. Il est impossible de résoudre ce que l’on ne peut mesurer.