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Nouveau rapport – COVID-19 : comment éviter que la faim ne tue plus que le virus ?

Paris, le 14 mai 2020 – Dans un nouveau rapport, l’ONG ONE détaille les mesures et financements nécessaires pour éviter que la pandémie de coronavirus ne se transforme en pandémie de famine, alors que le nombre de personne souffrant de la faim dans le monde pourrait doubler d’ici la fin de l’année 2020 si rien n’est fait.

Mesures de distanciation sociale limitant le travail physique et l’agriculture, réduction des transferts d’argent par les membres de la famille installés à l’étranger, fluctuation des taux de change rendant les importations de denrées alimentaires plus coûteuses, les dérèglements agissant sur la sécurité alimentaire sont nombreux. Combinés, ils pourraient provoquer le basculement de 419 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté, vivant sous le seuil de 1,90 dollar par jour, en particulier en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Avant cette crise, on estimait le nombre de personnes souffrant tant de la faim qu’elle menaçait leur vie et leurs moyens de subsistance à 135 millions. Avec le COVID-19, ce nombre pourrait doubler d’ici la fin de l’année 2020.

Najat Vallaud-Belkacem, directrice France de ONE, explique : « Paradoxalement, ce ne sont pas les stocks de denrées alimentaires qui font défaut, c’est leur accès qui pose problème. Les mesures protectionnistes et l’accumulation de réserves font grimper les prix des denrées alimentaires de base. Plus de 85 % des Sénégalais ont déjà déclaré une perte de revenus et plus d’un tiers sont contraints de manger moins que d’habitude. Des émeutes alimentaires ont déjà été observées au Nigéria, en Algérie, au Kenya, en Éthiopie et en Afrique du Sud. » 

La crise économique que nous subissons ici a aussi des conséquences directes sur le reste du monde. Avec les potentielles pertes d’emplois des membres des diasporas, les transferts d’argent vers les familles dans les pays d’origine deviennent plus rares.

« On estime que les transferts d’argent des diasporas vers les pays pauvres devraient diminuer de 20 % en 2020, ce qui équivaut à plus du double de l’aide internationale à l’Afrique. Tous les indicateurs sont dans le rouge, il faut réagir d’urgence. Nous ne savons que très peu de choses sur ce virus, mais nous connaissons bien la faim et la malnutrition. Ce sont des problèmes politiques, pour lesquels les solutions sont connues depuis longtemps. » déclare Najat Vallaud-Belkacem.

Si les gouvernements et les entreprises prennent des mesures dès maintenant, ils sont encore en mesure d’empêcher la pandémie du COVID-19 de se transformer en pandémie de la faim. Pour cela, ONE émets les recommandations suivantes :

  • Étendre et améliorer les programmes d’assistance alimentaire et de protection sociale pour protéger les populations plus vulnérables.
  • Réduire les frais de transferts internationaux entre pays expéditaires et bénéficiaires jusqu’à près de 0 %.
  • Créer 500 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux du FMI et appliquer un moratoire immédiat sur la dette pour 2020 et 2021.
  • Assurer le financement complet du Plan de réponse humanitaire global de l’ONU (2,01 milliards de dollars) et le Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (1,5 milliard de dollars).
  • Créer des « couloirs céréaliers » pour permettre la libre circulation des approvisionnements alimentaires.
  • Résister aux mesures protectionnistes d’exportation et d’importation des denrées alimentaires.
  • Surveiller les prix des denrées alimentaires et les stabiliser.

Plus d’information sur ces recommandations dans le rapport de ONE : COVID-19 – Comment éviter que la faim ne tue plus que le virus ?

Contact presse :

Charlotte Grignard – [email protected]  +33622410041

Djéné Diané – [email protected]  +33637999142

Notes aux rédactions

ONE est une organisation mondiale de plaidoyer et de campagne, cofondée par Bono du groupe U2, qui lutte contre l’extrême pauvreté, essentiellement en Afrique. Pour plus d’information : www.one.org/fr .

ONE compte plus de 1000 jeunes activistes dans le monde. Son siège international se trouve à Washington DC, et ses équipes sont basées à Abuja, Berlin, Bruxelles, Dakar, Johannesburg, Londres, Nairobi, Ottawa, et Paris. Des porte-paroles de ONE dans ces pays sont disponibles sur demande.