1. Accueil
  2. Espace médias
  3. Lancement du Rapport DATA 2013 : « Financer la transformation de l’Afrique »

Lancement du Rapport DATA 2013 : « Financer la transformation de l’Afrique »

Paris, le 29 mai 2013 – ONE, dans son nouveau rapport, évalue les progrès réalisés par les pays d’Afrique subsaharienne dans l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et analyse les liens entre les investissements domestiques et ces progrès.

Des progrès réels mais disparates dans l’atteinte des OMD  

D’après le rapport, trente pays d’Afrique subsaharienne ont accéléré leur progression vers l’atteinte des OMD au cours des dernières années et seize d’entre eux sont en bonne voie pour réduire de moitié l’extrême pauvreté d’ici à 2015. Parmi le peloton de tête, on retrouve notamment le Rwanda, l’Ouganda, le Malawi, le Ghana, l’Ethiopie, le Burkina Faso et le Bénin. Toutefois, neuf pays n’ont réalisé que peu d’avancées pendant la période, et certains ont même reculé.

Guillaume Grosso, Directeur de ONE-France, commente : « Malgré d’importants progrès, l’Afrique subsaharienne est la région qui a encore le plus de chemin à faire pour atteindre les OMD. Mais cette situation n’est pas irréversible et les disparités entre les pays de cette région prouvent qu’il est possible de favoriser un développement qui profite à tous les citoyens. »

Plus les Etats africains investissent, plus ils progressent

Le rapport montre aussi que les pays d’Afrique subsaharienne ayant affecté au cours de ces dix dernières années une part plus importante de leurs dépenses publiques à la santé, l’éducation et l’agriculture affichent de meilleurs résultats pour ces secteurs.

Le Burkina Faso, par exemple, a affecté 52% de ses dépenses publiques à ces trois services clés au cours des dernières années et devrait atteindre l’objectif d’élimination de l’inégalité des sexes à l’école primaire avant 2015 ainsi que celui de réduire de deux tiers la mortalité maternelle d’ici 2018, notamment grâce à la gratuité des soins prénataux.

Selon Guillaume Grosso, « Les ressources domestiques des pays d’Afrique subsaharienne représentent aujourd’hui 78 % du total des ressources disponibles. Si ces ressources sont investies dans la santé, l’éducation et l’agriculture, les progrès peuvent être impressionnants. »

Pourtant, beaucoup d’Etats africains continuent de sous-investir dans les secteurs sociaux

Les ressources mobilisées pour ces secteurs clés sont encore bien inférieures aux engagements pris. Dans le cadre des engagements de Dakar, Abuja et Maputo, les Etats africains ont promis d’affecter un budget minimum à ces secteurs, promesses qui ne sont pas tenues par tous.

« Si tous les Etats africains respectaient leurs engagements en faveur des budgets de la santé, l’éducation et l’agriculture, 190 milliards d’euros pourraient être mobilisés entre 2013 et 2015 pour atteindre les OMD dans cette région. Un montant susceptible de changer la donne pour des millions de personnes ! »

Par exemple, si l’Angola respectait ses engagements de Dakar pour l’éducation entre 2013 et 2015, il y aurait suffisamment d’argent non seulement pour que tous les enfants du pays soient envoyés à l’école primaire mais aussi que l’ensemble des instituteurs du pays soient mieux formés et rémunérés.

Parmi les mauvais élèves, plusieurs pays très riches en ressources naturelles

Le rapport épingle plusieurs Etats riches en ressources minières, gazières et pétrolières, qui n’ont pas su utiliser leurs marges de manœuvres budgétaires pour améliorer le sort de leur population et demeurent à la traine, voire en recul. C’est le cas notamment de la République Démocratique du Congo, du Zimbabwe, du Gabon ou du Nigéria.

L’aide fait avancer le développement

D’après ce rapport, l’aide publique au développement est aussi associée à des progrès plus importants dans l’atteinte des OMD en Afrique subsaharienne.

«  L’aide publique au développement a son rôle à jouer dans l’atteinte des OMD. Si on demande aux Etats africains de tenir leurs engagements, il doit en être de même pour les pays donateurs. »

Or on observe une baisse inédite de 6% de cette aide à destination des pays d’Afrique subsaharienne entre 2011 et 2012.  

Guillaume Grosso conclut : « Dans le contexte actuel, réel est le risque de voir se ralentir, voire s’inverser les formidables progrès réalisés en matière de lutte contre l’extrême pauvreté. Pressée de mettre en place de nouvelles cibles, la communauté internationale ne doit pas perdre de vue les objectifs actuels. 2015 est en effet une étape majeure qu’il ne faut pas sauter. Les pays donateurs doivent inverser les coupes budgétaires de l’aide, et les pays à la traîne en Afrique devraient s’inspirer de leurs voisins qui ont fait d’énormes progrès. »

 

Notes aux rédactions

  1. Les engagements des pays africains dans les secteurs de la santé, l’éducation et l’agriculture :
  • En 2000, les gouvernements ont adopté le Cadre d’action de Dakar, s’engageant ainsi à affecter 7 % de leur PIB au secteur de l’éducation d’ici à 2005, et 9 % du PIB ensuite.
  • En 2001, les chefs d’État et de gouvernement africains ont adopté la Déclaration d’Abuja, s’engageant ainsi à affecter 15 % des dépenses publiques à la santé. Cinq ans plus tard, ils se sont également engagés à assurer l’accès universel aux soins de santé.
  • En 2003, les dirigeants africains ont adopté la Déclaration de Maputo. En signant cet accord, ils ont promis de consacrer 10 % de leurs dépenses publiques à la promotion de l’agriculture et du développement rural d’ici à 2008.
  1. Le rapport dans son intégralité sera disponible pour téléchargement sur le site suivant, après la levée de l’embargo : www.one.org/data.
  2. ONE est une organisation non-gouvernementale de campagne et de plaidoyer comptant plus de 3 millions de membres à travers le monde et près de 90 000 membres en France engagés dans la lutte contre l’extrême pauvreté et les maladies évitables, particulièrement en Afrique.

 

Pour plus d’informations or pour organiser des interviews avec nos porte-parole, contactez Annabel Hervieu +33 06 31 22 89 68 / [email protected]