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Dette des pays les plus pauvres: “Le G20 a fait un pas important, mais ce n’est pas suffisant.”

Les Ministres des Finances du G20 et les Gouverneurs des Banques Centrales se sont accordés sur un prolongement de l’initiative de suspension du service de la dette des pays les plus pauvres pour 6 mois supplémentaires seulement. Ils se sont également entendus sur les principes d’un nouveau Cadre Commun, qui pourrait permettre d’inclure les créanciers privés dans le lancement d’un processus global de restructuration de la dette.

Najat Vallaud-Belkacem, Directrice France de ONE, déclare : « Le G20 a fait un pas important aujourd’hui, mais ce n’est pas suffisant. Les gouvernements du G20 ont mis en place des mesures sans précédent pour soutenir leurs propres économies dans cette crise. Ils auraient pu prolonger le moratoire du remboursement du service de la dette pour les pays les plus pauvres jusqu’à la fin de 2021, afin de leur permettre de lutter contre cette pandémie mondiale. Ils ont simplement décidé de ne pas le faire.

Cette pandémie a mis en évidence un double standard inacceptable : les règles du jeu ne sont pas les mêmes pour les pays riches que pour les pays pauvres. Tous les regards sont maintenant tournés vers le FMI et la Banque mondiale pour qu’ils apportent une aide supplémentaire en suspendant temporairement les paiements du service de la dette multilatérale des pays les plus pauvres. »

A propos de l’accord de principe sur une initiative de Cadre Commun dans le cadre de laquelle les pays du G20 espèrent explorer un processus global de restructuration de la dette des pays les plus pauvres avec le secteur privé au-delà de la pandémie, ONE salue cette première étape bienvenue mais encourage les dirigeants à agir rapidement.

Najat Vallaud-Belkacem explique : « Les créanciers privés ont très peu agi pour soutenir les pays les plus pauvres du monde. Il reste à voir si cette initiative se traduira par des progrès réels, mais le temps presse.

Bien que l’obtention d’un moratoire sur le service de la dette bilatérale, multilatérale et privée reste la priorité pour les pays les plus pauvres, le lancement d’un processus global de restructuration de la dette pour répondre aux besoins à long terme est une décision qui va dans le bon sens“.

Notes aux rédactions

La dernière analyse de ONE révèle que les pays les plus pauvres du monde paieront un total de 42,5 milliards de dollars en paiement du service de la dette aux créanciers internationaux au cours des 15 prochains mois :

  • 8,5 milliards de dollars aux pays du G20, à moins que l’initiative DSSI ne soit encore étendue au-delà de juin 2021
  • 18,2 milliards de dollars aux banques multilatérales à moins qu’elles n’imposent un moratoire sur le service de la dette
  • 15,8 milliards de dollars aux créanciers privés et non officiels, à moins qu’ils n’imposent un moratoire sur le service de la dette