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Aide publique au développement : L’ONG ONE appelle la France à ne pas faiblir

Paris, le 28 juillet. Le soutien aux réfugiés de la guerre en Ukraine pourrait atteindre 42 milliards de dollars en 2022, un coût susceptible d’être supporté par les budgets d’aide mondiale. Face à la multiplication des crises, les pays riches doivent atteindre l’objectif de 0,7% du RNB dédié à l’APD et ne pas oublier l’aide à apporter aux pays les plus pauvres.

La guerre en Ukraine a créé une urgence humanitaire sans précédent en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour leur sécurité, plus de 6 millions de personnes ont dû fuir le pays et trouver refuge, partout sur le continent.

Le soutien nécessaire à l’accueil des réfugiés ukrainiens atteindra des dizaines de milliards de dollars rien qu’en 2022. En incluant d’autres crises humanitaires, la nouvelle analyse conjointe de ONE et du Donor Tracker de SEEK montre que le total des coûts des réfugiés pour les pays donateurs pourrait passer de 8,7 milliards de dollars en 2021 à un montant estimé à 42 milliards de dollars en 2022. Et une proportion importante de ces coûts pourrait provenir de l’aide au développement mondiale. Pour la France, ce sont potentiellement 2,6 milliards d’euros qui pourraient être détournés de l’aide destinée aux pays les plus pauvres, en particulier, en Afrique.

Or, les budgets des pays donateurs, comme la France, sont déjà mis à rude épreuve par la convergence de crises auxquelles le monde fait face : crise alimentaire, répercussions du COVID-19 et impacts du réchauffement climatique.

Najat Vallaud-Belkacem, Directrice France de ONE, a déclaré : « Beaucoup de budgets dédiés à l’aide mondiale stagnent depuis des années ou bien diminuent. Si les pays les plus riches ne prennent pas conscience des défis actuels et à venir, il faut s’attendre à une généralisation des urgences humanitaires et à une instabilité économique et politique croissante. Emmanuel Macron doit montrer l’exemple en augmentant la contribution de la France à l’aide publique au développement pour atteindre 0,7% et encourager l’ensemble de ses partenaires à tenir cet engagement pris de longue date. Pour rappel, deux-tiers des pays africains sont en faillite ou présentent un risque élevé de surendettement, et cette dette a été multipliée par 4 depuis 2010. Sans ces fonds, les pays endettés ne peuvent pas financer leur propre politique de réduction de la pauvreté sur leur territoire. »

Najat Vallaud-Belkacem, Directrice France de ONE, est disponible pour toute interview sur demande.

Contacts :

Julia Chenu | Media Officer | [email protected] | +33676607133

Note aux rédactions :

  • ONE est une organisation mondiale de plaidoyer et de campagne, cofondée par Bono, qui lutte contre l’extrême pauvreté, essentiellement en Afrique. Plus d’informations : www.one.org/fr
  • Pour accéder au tracker : https://www.one.org/international/aid-data/oda-to-ukraine/
  • Les donateurs sont autorisés à comptabiliser les coûts associés à l’accueil des réfugiés dans leur pays pendant la première année comme de l’aide publique au développement (APD) – ces coûts sont connus sous le nom de coûts des réfugiés au sein du donateur.
  • Au plus fort de la dernière crise des réfugiés syriens en 2016, les coûts des réfugiés au sein du donateur ont bondi à 16 milliards de dollars, soit 11 % de l’APD mondiale. Les estimations de ONE et de SEEK concernant ces coûts en 2022 pourraient dépasser 42 milliards de dollars, soit plus du double de la crise syrienne, et équivaudraient à près d’un quart du niveau de l’APD mondiale de 2021.
  • Méthodologie : pour estimer les coûts de 2022 dans les pays donateurs pour les réfugiés ukrainiens, nous multiplions les coûts estimés par réfugié pour les pays donateurs par le nombre de réfugiés enregistrés dans chaque pays. Pour chaque donateur, nous estimons les coûts par réfugié en utilisant les demandes d’asile officielles et le total des coûts des réfugiés dans les donateurs déclarés pour la période 2018-2021. Nous supposons que la plupart des coûts seront déclarés cette année, mais qu’une partie de l’augmentation pourrait être déclarée en 2023.
  • ONE et SEEK utilisent des données provenant des bases de données du CAD de l’OCDE, du portail de données statistiques sur les réfugiés du HCR, du portail de données opérationnelles du HCR pour les réfugiés ukrainiens, ainsi que des données recueillies auprès de sources gouvernementales et de communiqués de presse.