La santé est un droit fondamental de l’être humain : elle est la condition primordiale d’une vie digne. Pourtant, ce droit est menacé. Des inégalités d’accès aux soins les plus basiques persistent, et dans de trop nombreux pays, les populations ne peuvent pas se soigner à cause des barrières financières, du manque de personnel ou de l’éloignement des établissements de santé.
Ce manque d’accès aux soin est un scandale éthique, mais cela représente aussi un coût énorme pour nos sociétés : garantir une vie en bonne santé pour toutes et tous favorise l’émergence de sociétés apaisées et d’économies saines.
Ces questions peuvent sembler lointaines, et pourtant elles nous concernent toutes et tous et ont un impact sur notre quotidien. Dans un monde de plus en plus interconnecté, la santé des Françaises et des Français dépend de manière croissante de l’état de santé des autres citoyens de la planète. Comme l’a démontré la pandémie de COVID-19, les virus ne s’arrêtent pas aux frontières et il devient de moins en moins efficace d’élaborer des politiques de santé concentrées uniquement sur le niveau national. Les menaces sanitaires étant de plus en plus mondialisées, le coût de l’inaction est de plus en plus lourd.
Alors que nous sortons d’une pandémie mondiale dévastatrice, la part de l’aide publique au développement (APD) mondiale consacrée à la santé est au plus bas depuis 10 ans. Entre 2022 et 2023, l’APD mondiale pour la santé a été réduite de 36 % et l’APD française pour la santé de 20 %. Pour atteindre les objectifs fixés par la communauté internationale dans l’ODD 3, l’OMS estime entre 200 et 328 milliards de dollars par an le montant à allouer jusqu’en 2030 à destination des pays en développement. Il est donc urgent d’accélérer nos efforts et nos investissements afin de garantir à toutes et tous le droit à la santé et de protéger les populations de la planète des maladies du passé et des pandémies futures.
2025 sera une année charnière : de nombreux fonds multilatéraux qui oeuvrent en faveur de la santé mondiale organisent cette année leur conférence de reconstitution des ressources. Le succès ou l’échec de celles-ci déterminera notre capacité à améliorer l’accès aux soins de santé d’ici à 2030. La France doit prendre sa juste part et être au rendez-vous.
La France a toujours été un leader en matière de santé mondiale. Elle a joué un rôle historique en faveur de la lutte contre les pandémies et a été pionnière dans la mise en place de financements innovants pour la coopération internationale, notamment en santé. Nous devons poursuivre cet engagement de longue date qui permet de sauver des millions de vie chaque année. Rien qu’en 2023, notre APD a permis d’améliorer l’accès à la santé de plus de 15 millions de personnes.
ONE et ses partenaires demandent que les contributions financières de la France aux fonds multilatéraux en santé pour 2026-2030 soient au moins égales à celles de la période précédente (2021-2025), soit environ 4,5 milliards d’euros.