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 Paludisme : le dossier complet

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Article mis à jour le 23 janvier 2024

Le paludisme est une maladie tropicale, potentiellement mortelle, causée par des parasites et transmise par la morsure d’un moustique infecté. C’est l’une des maladies les plus meurtrières de l’histoire de l’humanité. On le trouve principalement dans les pays tropicaux. Il s’agit d’une maladie évitable et dont on peut guérir.

Alors que le taux mondial de mortalité lié au paludisme avait chuté de 60 % depuis 2000, il a de nouveau augmenté ces dernières années. Depuis 2015, les progrès ont nettement ralenti. En 2021, on estimait à 247 millions le nombre de cas de paludisme dans le monde.

Les enfants de moins de 5 ans constituent les deux tiers des décès liés au paludisme. Selon le Rapport 2021 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le paludisme dans le monde, 93 % des décès liés au paludisme étaient concentrés en Afrique subsaharienne. Plus encore, ce sont les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans qui courent le plus de risques d’être atteints de la maladie, en raison de l’affaiblissement de leur système immunitaire.

Quelle est l’origine et la cause du paludisme ?

Le paludisme est une maladie transmise à l’être humain par les piqûres de certains moustiques. Elle est causée par un parasite et ne peut pas se transmettre d’une personne à une autre.

Le paludisme est dû à plusieurs espèces de parasites appartenant au genre Plasmodium. Les moustiques, « vecteurs » du paludisme, appartiennent tous au genre Anopheles.

Il existe cinq espèces de Plasmodium différentes capables d’infecter l’humain. Elles se différencient par la zone géographique où elles sévissent et par le profil de symptômes qu’elles génèrent.

Plasmodium falciparum est l’espèce la plus fréquente dans le monde et celle responsable de la majorité des décès liés au paludisme. Son impact est cependant variable selon la région considérée : en 2018, il a par exemple été à l’origine de 99,7 % des cas estimés de paludisme en Afrique mais il ne représenterait que la moitié des cas en Asie du Sud-Est.

Plasmodium vivax prédomine dans les Amériques Centrale et du Sud, où il est à l’origine de 75 % des cas. Il est aussi présent en Asie et, dans une moindre mesure, dans certaines régions d’Afrique. Il est nettement moins virulent que le Plasmodium falciparum, mais le nombre de décès liés à P. vivax semble augmenter ces dernières années.

Plasmodium ovale sévit surtout en Afrique de l’Ouest. Les symptômes qu’il provoque sont généralement modérés.

Plasmodium malariae, moins fréquemment rencontré, est présent dans le monde entier.

Plasmodium knowlesi est un parasite de singes. Mais depuis quelques années, il est régulièrement responsable de cas humains en Asie du Sud-Est. En cas de diagnostic difficile, il cause un paludisme potentiellement grave.

Les chiffres du paludisme dans le monde 

  • En 2021, près de 619 000 décès ont été décelés dans le monde à cause du paludisme.
  • 77 % des décès liés au paludisme surviennent chez des enfants de moins de 5 ans.
  • L’Afrique est la région où le paludisme sévit le plus lourdement : avec 234 millions de cas de paludisme estimés et 593 000 décès associés en 2021, la région Afrique est encore la plus durement touchée par la maladie (95 % des cas et 96 % des décès au niveau mondial).
  • En 2020, le paludisme a entraîné un faible poids de naissance chez 819 000 nourrissons en Afrique.
  • Quatre pays d’Afrique subsaharienne ont enregistré un peu plus de la moitié de tous les décès dus au paludisme dans le monde : le Nigeria (31,3 %), la République démocratique du Congo (12,6 %), la Tanzanie (4,1 %) et le Niger (3,9 %).
  • En janvier 2024, le Cap-Vert est devenu le troisième pays du continent africain à éradiquer le paludisme, après l’île Maurice et l’Algérie.

Quels sont les symptômes de la maladie du paludisme ?

Les premiers symptômes les plus courants du paludisme sont la fièvre, les maux de tête et les frissons. Ils débutent dans les 10 à 15 jours suivant la piqûre d’un moustique infecté.

Pour certaines personnes, les symptômes du paludisme peuvent être bénins, en particulier pour celles qui ont déjà eu une infection. Certains symptômes du paludisme ne sont pas spécifiques à cette maladie, il est donc important de se faire tester rapidement.

Tous les types de paludisme ne se valent pas. Certains peuvent causer une maladie grave et la mort. Chez les nourrissons, les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes, les voyageurs et les personnes vivant avec le VIH ou le sida, les risques sont plus élevés. Voici une liste de symptômes graves et dont les personnes atteintes doivent être prises en charge très rapidement :

  • une fatigue extrême et un épuisement ;
  • des troubles de la conscience ;
  • des convulsions répétées ;
  • des difficultés respiratoires ;
  • des urines foncées ou du sang dans les urines ;
  • un ictère : une coloration jaune des yeux et de la peau ;
  • des saignements anormaux.

Combien de temps dure une crise de paludisme ?

Il existe diverses manifestations cliniques du paludisme. Le paludisme débute par une fièvre 8 à 30 jours après l’infection, qui peut s’accompagner – ou non – de maux de tête, de douleurs musculaires, d’un affaiblissement, de vomissements, de diarrhées, de toux.

Après la primo-infection, on parle de crises de paludisme ou d’accès palustre, qui dure entre 4 et 6 heures, avec des signes très intenses, de fréquence variable.

La particularité de l’infection par le parasite est l’alternance d’une montée de température et frissons suivi par l’apparition d’une forte fièvre et des phases de rémission.

Peut-on guérir du paludisme ?

Oui, il est possible de guérir du paludisme. Selon l’OMS, le meilleur traitement disponible, en particulier pour le paludisme à P. falciparum, sont les combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA). L’objectif principal du traitement est de guérir l’infection en assurant l’élimination rapide et complète des parasites Plasmodium de la circulation sanguine du patient.

En l’absence d’un traitement, le paludisme à P. falciparum peut évoluer vers une affection grave voire mortelle dans les 24 heures.

Comment se transmet le paludisme ?

Le paludisme est une maladie transmise à l’être humain par les piqûres de certains moustiques. Elle est causée par un parasite et ne peut pas se transmettre d’une personne à une autre.

Quel traitement pour le paludisme ?

Un traitement précoce en cas de paludisme léger peut empêcher l’infection de s’aggraver. Voici les médicaments les plus courants qui sont utilisés contre le paludisme selon l’OMS :

  • Les combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine, comme l’artéméther-luméfantrine, sont généralement les médicaments les plus efficaces ;
  • La chloroquine est recommandée pour le traitement de l’infection par le parasite P. vivax uniquement dans les endroits où il est encore sensible à ce médicament ;
  • La primaquine doit être ajoutée au traitement principal pour prévenir les rechutes de l’infection par les parasites P. vivax et P. ovale.

En 2021, un premier vaccin contre le paludisme a été recommandé, le « RTS,S ». Ce vaccin a obtenu des résultats favorables en phase III et un pilote avait été déployé à partir de 2018 dans divers pays d’Afrique pour établir son efficacité en conditions normales d’utilisation. En 2021, l’OMS a autorisé l’utilisation du premier vaccin antipaludique chez les enfants de moins de 5 ans en Afrique subsaharienne et dans d’autres régions du monde où la transmission du paludisme à P. falciparum (le parasite responsable des formes les plus sévères de la maladie) est modérée ou forte.

Depuis octobre 2021, l’OMS recommande aussi une large utilisation du vaccin antipaludique RTS,S/AS01 chez l’enfant dans les zones à transmission modérée à forte du paludisme à P. falciparum. Il est démontré que le vaccin réduit considérablement la morbidité et la mortalité palustres chez le jeune enfant.

En octobre 2023, un second vaccin, appelé “R21/Matrix-M”, a été jugé “sûr et efficace” pour les enfants par l’OMS et a déjà été autorisé par les autorités au Ghana, au Nigeria et au Burkina Faso. Les deux vaccins ont un taux d’efficacité similaire – autour de 75 % – quand ils sont administrés dans les mêmes conditions.

Des mesures de contrôle comme les sprays d’insecticide, les moustiquaires imprégnées d’insecticide et les médicaments antipaludiques ont contribué à réduire drastiquement le nombre de cas. Cependant, la résistance aux médicaments et aux insecticides est une menace croissante qui met en péril ces avancées.

Quelles sont les séquelles du paludisme ?

En absence ou insuffisance de traitement, les accès palustres peuvent se répéter pendant des mois voire des années, avec P. ovale, P. vivax et surtout avec P. malariae, sauf s’ils sont correctement traités et en l’absence de réinfestation.

En fonction des cas, certains patients peuvent rencontrer des états de rechutes plus ou moins fréquentes, jusqu’à 5 ans après la période d’intubation.

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