La pandémie de COVID-19 a engendré de nombreux nouveaux défis sociaux et économiques, et elle accentue ceux déjà existants. L’un de ces défis est la pauvreté mondiale. Aujourd’hui, plus de 700 millions de personnes vivent dans l’extrême pauvreté dans le monde, c’est-à-dire avec moins de 1,90 dollar US par personne et par jour.
Désormais, en raison de la pandémie, jusqu’à 115 millions de personnes supplémentaires pourraient basculer dans la pauvreté rien qu’en 2020. Cela augmenterait considérablement les taux mondiaux.
Alors que nous célébrons en ce 17 octobre la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, il est plus que jamais essentiel de comprendre les conséquences graves du COVID-19 sur la pauvreté mondiale si nous souhaitons continuer notre combat contre l’éradication de l’extrême pauvreté.
Découvrez les cinq façons dont le COVID-19 menace d’accentuer la pauvreté dans le monde.
115 millions de personnes supplémentaires ont basculé dans la pauvreté dans le monde
Entre 2008 et 2013, la pauvreté dans le monde a diminué à un rythme de “près de 100 millions de personnes par an”. En 2015, seulement 10% de la population mondiale vivait dans l’extrême pauvreté. Par la suite, les pourcentages ont continué de diminuer chaque année, jusqu’à atteindre 8,4% en 2019. Aujourd’hui, avec la pandémie, le taux de pauvreté dans le monde pourrait atteindre 8,9% d’ici 2021, alors qu’il était de 7,5% avant la pandémie.
Le COVID-19 provoquera la plus grande augmentation de l’extrême pauvreté dans le monde de ce siècle
En raison du “désastre économique mondial” provoqué par la pandémie, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté va augmenter pour la première fois depuis le début du siècle. La seule autre fois où le monde a connu des niveaux de pauvreté aussi extrêmes au cours des 30 dernières années fut lors de la crise financière asiatique de 1997-1998, qui a accru la pauvreté de 1,3%.
La pandémie va creuser l’écart entre les sexes en matière de pauvreté dans le monde
Comme nous l’avons constaté avec l’éducation, la santé et le travail, la pandémie devrait affecter les femmes pauvres de manière disproportionnée par rapport aux hommes. Avant la pandémie, dans le monde, les femmes étaient déjà 4% plus susceptibles de vivre dans l’extrême pauvreté que les hommes.
Le COVID-19 menace désormais d’élargir cet écart. Sur les 435 millions de femmes et de filles qui vont basculer dans la pauvreté d’ici 2021, 47 millions y basculeront à cause de la pandémie.
La pandémie menace également d’annuler les décennies de progrès réalisés dans la lutte contre la pauvreté des femmes. Entre 2019 et 2021, le taux de pauvreté chez les femmes devait baisser de 2,7% mais, à cause du COVID-19, ce taux devrait finalement augmenter de 9,1%. Par ailleurs, 59% des femmes vivant dans la pauvreté résident en Afrique subsaharienne. Alors que la pandémie continue, “la région continuera à accueillir le plus grand nombre de personnes en situation d’extrême pauvreté”.
Les populations urbaines basculeront dans l’extrême pauvreté
Avant la pandémie, la pauvreté touchait principalement les populations rurales. Avec le COVID-19, la pauvreté dans le monde pourrait désormais atteindre les zones urbaines.
Les citadins deviendront les “nouveaux pauvres” en raison des mesures sanitaires et de confinement qui ont paralysé l’activité économique. Ces mesures ont laissé du jour au lendemain de nombreux citadins sans revenus. En conséquence, 30% de la population mondiale vivant désormais dans la pauvreté sera issue des zones urbaines.
La faim due à la pauvreté va augmenter dans le monde entier
Même avant la pandémie, la pauvreté était un facteur considérable de faim et de malnutrition. 821 millions de personnes dans le monde étaient déjà exposées à l’insécurité alimentaire.
Alors que la faim et la pauvreté continuent d’être étroitement liées, la pandémie pourrait mettre 130 millions de personnes supplémentaires en situation de crise alimentaire et 265 millions de personnes pourraient “avoir besoin d’une aide vitale pour assurer leur sécurité alimentaire”.
Plus de la moitié des personnes pauvres dans le monde proviendra des pays à revenu intermédiaire
Les pays à revenu intermédiaire sont désormais menacés de voir leurs populations basculer dans l’extrême pauvreté. Alors que les pays ayant déjà des taux élevés de pauvreté risquent de voir ces niveaux augmenter à cause du COVID-19, les pays à revenu intermédiaire pourraient représenter 82% des nouvelles populations basculant dans la pauvreté.
Si les dirigeants mondiaux et les pays agissent dès maintenant, ces impacts drastiques sur la pauvreté dans le monde pourront être atténués. Aucun de nous n’est en sécurité tant que nous ne le serons pas toutes et tous, et cela implique de garantir que tout le monde, partout, puisse mener une vie digne et pleine de possibilités sans souffrir de l’extrême pauvreté.
