2025 sera une année cruciale pour la santé mondiale. En juin prochain, Gavi, l’Alliance du vaccin, tiendra une conférence de reconstitution des ressources pour financer ses programmes sur la période 2026-2030 et permettre ainsi à des millions d’enfants supplémentaires d’être vaccinés et de grandir en bonne santé. On vous explique pour c’est important.
Gavi, l’Alliance du vaccin, c’est quoi ?
L’Alliance du vaccin, mieux connue sous le nom de Gavi, est un partenariat public-privé qui finance des programmes de vaccination dans les pays à faible revenu, principalement sur le continent africain, contre 19 maladies infectieuses mortelles et invalidantes (telles que Ebola, le choléra, la méningite ou la fièvre jaune). Gavi a aussi joué un rôle fondamental dans la réponse à la pandémie de COVID-19 en soutenant la production et la livraison de vaccins dans le cadre de la Facilité COVAX (mécanisme mondial de partage des risques pour l’achat groupé et la distribution équitable des vaccins contre la COVID-19).
Cette alliance est financée par une pluralité d’acteurs : des acteurs publics, tels que des pays donateurs, l’Union européenne, l’Organisation mondiale de la santé, l’UNICEF ou encore la Banque mondiale, mais également des acteurs privés issus de l’industrie des vaccins, la société civile ou de la philanthropie. Grâce à ce modèle unique, Gavi permet d’obtenir des vaccins à des prix abordables pour les pays les plus pauvres tout en éliminant les risques commerciaux pour les fabricants.
Depuis sa création en 2000, Gavi a aidé à vacciner toute une génération – soit plus de 1,1 milliard d’enfants – et à prévenir à terme plus de 18,8 millions de décès.
Concrètement, l’impact de Gavi, c’est :
- La réduction de la mortalité infantile dans 78 pays à faible revenu.
- La construction de sociétés prospères et saines. Avec des enfants en meilleure santé grâce à la vaccination, ils ont plus de chance d’être scolarisés et d’être en mesure, une fois adultes, d’être économiquement prospères et socialement stables. Ainsi, depuis 2021, les avantages économiques générés par les vaccinations s’élèvent à 52 milliards de dollars.
- L’amélioration de la sécurité sanitaire mondiale en accroissant la couverture vaccinale dans le monde, mais surtout en fournissant aux pays partenaires les capacités de prévenir les épidémies, d’améliorer les systèmes de santé et de produire localement des vaccins.
La France et Gavi : un engagement historique pour la vaccination mondiale
Depuis plus de vingt ans, la France s’impose comme un acteur clé dans la lutte pour l’accès universel aux vaccins. Partenaire de longue date de Gavi, elle a déjà investi 760 millions d’euros pour la période 2021-2025, sans compter les fonds alloués à la lutte contre la COVID-19. Au-delà du soutien financier, Gavi et les pays donateurs misent aussi sur le renforcement des systèmes de santé et le développement de la production locale de vaccins en Afrique. Une approche stratégique qui vise à rendre les campagnes de vaccination plus durables et accessibles aux populations les plus vulnérables.
En juin 2024, la France, l’Union africaine et Gavi ont lancé la campagne d’investissements pour la période 2026-2030. Ce rendez-vous crucial a marqué le début d’un appel aux dons destiné à financer les prochaines campagnes de vaccination et à accélérer l’innovation en matière de santé mondiale. La France se doit être à nouveau au rendez-vous en mobilisant d’autres donateurs et en continuant de contribuer au financement de l’organisation à hauteur de ses besoins.
2025 : un sommet de haut niveau crucial pour la poursuite de l’action de Gavi
La phase de collecte des dons lancée en 2024 a marqué le début de la stratégie Gavi 6.0 (2026-2030). L’objectif de la campagne est de réunir 9 milliards de dollars, dont une partie pourra être obtenue lors du Sommet des donateurs qui se tiendra à Bruxelles le 25 juin 2025. Cet événement réunira des dirigeants du monde entier afin de garantir un financement essentiel aux campagnes de vaccination, en particulier dans les pays à faible revenu.
Ces 9 milliards de dollars devraient permettre à l’organisation de travailler pendant quatre années à vacciner environ 500 millions d’enfants, sauver jusqu’à 9 millions de vies supplémentaires et générer 100 milliards de dollars de bénéfices économiques pour les pays concernés. Ces fonds serviront encore la lutte contre les pandémies, l’élargissement de la couverture vaccinale à un plus grand nombre de maladies et la réduction du nombre d’enfants “zéro dose”, c’est-à-dire ceux qui n’ont jamais reçu un seul vaccin. Pour cela, Gavi continuera à travailler au renforcement des systèmes de santé et à soutenir la fabrication locale de vaccins, notamment en Afrique, dans le but de garantir un avenir où l’accès aux vaccins ne dépend plus des inégalités géographiques ou économiques.
Un contexte mondial qui met en péril des décennies de progrès
La santé est un enjeu mondial qui nous concerne toutes et tous. En effet, dans un monde de plus en plus interconnecté, notre santé dépend de manière croissante de l’état de santé des autres citoyen·ne·s de la planète. La pandémie de COVID-19 nous l’a montré : les maladies et les virus ne s’arrêtent pas aux frontières. Depuis, les exemples ne manquent pas : l’épidémie de Mpox en 2022, ou encore l’aggravation de l’épidémie de choléra dans le monde, avec une augmentation croissante des cas notamment dû aux effets du changement climatique dans les pays africains, caractérisé par des sécheresses et des inondations.
Alors que les systèmes de santé ont atteint leurs limites et que les ressources financières mondiales s’amenuisent, l’annonce des différentes coupes budgétaires en matière de solidarité internationale dans les différents pays européens, dont la France, le gel de l’aide américaine ainsi que son retrait de l’Organisation mondiale de la santé représentent un véritable danger pour la santé mondiale. On le voit notamment pour le sida : les coupes budgétaires imposées par Donald Trump pourraient causer la mort de 6,3 millions de personnes supplémentaires d’ici 2029, selon l’agence Onusida.
« Les conflits, les épidémies, les catastrophes liées au climat et les autres urgences sanitaires ne sont plus des situations isolées ou occasionnelles : elles sont incessantes, se chevauchent et s’intensifient », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. Le coût de l’inaction face aux menaces sanitaires de plus en plus mondialisées est très important. Et ce coût ne fera qu’augmenter face à la pression croissante qu’exerce le changement climatique sur les systèmes de santé, en accentuant par exemple l’incidence de certaines maladies comme le paludisme, nécessitant ainsi un investissement adéquat dans ce domaine.
La France doit être à la hauteur !
Dans ce contexte, nous appelons la France à maintenir ses engagements aux fonds multilatéraux en santé, notamment Gavi et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
La France doit maintenir a minima ses contributions financières, en allouant au moins 760 millions d’euros à Gavi sur les cinq prochaines années, et au moins 1,596 milliard d’euros au Fonds mondial sur les trois prochaines années.
Pour soutenir notre appel et faire en sorte que notre message soit entendu, signez notre pétition pour appeler la France à continuer de financer la vaccination mondiale.
Cet article a été rédigé par Laure-Alice et Eugénie, deux jeunes Ambassadrices de ONE.
Passez à l’action !
Signez notre pétition pour appeler la France à maintenir sa contribution financière à Gavi, l’Alliance du vaccin, afin de sauver des millions de vies supplémentaires.
