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Réaction de l’ONG ONE à la publication des chiffres préliminaires de l’OCDE sur l’APD en 2022

  • La lutte contre l’extrême pauvreté dans le monde est dangereusement compromise par un niveau record de financements dépensé au sein même des pays donateurs.
  • La France dépasse le Royaume-Uni et devient le 4e donateur d’aide au développement mondial, en montant absolu.

Paris, le 12 avril 2023 – Les nouveaux chiffres de l’aide publique au développement (APD) pour 2022 publiés aujourd’hui par l’OCDE montrent que l’APD mondiale a augmenté de 13,6%. Cette croissance est principalement due à l’augmentation des coûts d’accueil des réfugiés, notamment Ukrainiens, sur les territoires des pays donateurs.

L’APD mondiale a atteint 204 milliards en 2022. Ce niveau record s’explique par l’augmentation considérable des couts dédiés à l’accueil des réfugiés au sein des pays donateurs, l’OCDE autorisant ces pays à comptabiliser comme aide publique au développement les coûts liés d’accueil sur leur territoire des réfugiés lors de la 1ère année. Ces coûts représentent 14,4% de l’aide au niveau mondial en 2022, contre 6,9% en 2021.

En revanche, l’aide mondiale pour l’Afrique a décliné de 7% et celle pour l’Afrique subsaharienne en particulier de 7,8%.

Maé Kurkjian, Responsable Plaidoyer chez ONE, déclare :Si l’accueil des réfugiés sur notre territoire est un impératif moral absolu, celui-ci ne devrait pas se faire au détriment des populations les plus pauvres du monde, qui sont confrontées à une convergence de crises alimentaire, climatique et économique sans précédent. L’objectif de l’aide publique au développement doit rester la lutte contre l’extrême pauvreté, dans les pays pauvres. Pourtant en 2022, une écrasante majorité des fonds supplémentaires engagés par les pays donateurs a été dépensée dans les capitales les plus développées du monde, alors que l’enveloppe allouée à l’Afrique subsaharienne, région la plus pauvre du monde, a drastiquement diminué”.

Une part importante de l’augmentation de l’aide qui ne parvient pas aux pays en développement est aussi due à d’autres coûts tels que les bourses et frais d’écolage des étudiants étrangers et les frais administratifs.

Personne ne remet en cause la légitimité de ces dépenses, mais elles ne devraient jamais se faire aux dépens des populations qui sont confrontées à la fois aux menaces climatiques, à la famine et au surendettement. Ces dépenses ne devraient pas venir des budgets d’aide au développement, car elles ne quittent pas notre territoire et ne permettent pas de lutter contre l’extrême pauvreté. insiste Maé Kurkjian.

En France, l’aide publique au développement a augmenté de 12,5% par rapport à 2021 et a dépassé les 0,55% du RNB alloués à l’aide publique au développement promis par Emmanuel Macron lors de son élection en 2017, pour atteindre 0,56%. Cela s’explique majoritairement par une augmentation de l’aide publique au développement fléchée vers l’Afrique subsaharienne et dans une moindre mesure, de l’augmentation des couts de l’accueil réfugiés, qui passent de 7,5% en 2021 à 9,4% en 2022.

Il faut saluer les efforts de la France qui devient le 4ème donateur d’aide mondial en passant devant le Royaume-Uni et qui va à contre-courant de la tendance mondiale en augmentant son aide vers les pays les plus pauvres.” conclut Maé Kurkjian.

Maé Kurkjian, Responsable Plaidoyer chez ONE est disponible pour toute interview sur demande.

Contact presse : 
Charlotte Grignard | Media Manager |[email protected] | +33622410041