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Votre infolettre en musique africaine

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Cette semaine dans Ondes de Choc : Les musiciens africains jouent un rôle culturel et politique majeur, en commentant l’économie et la société et en contribuant à interpeller les dirigeants. Ils encouragent le panafricanisme grâce à des collaborations transnationales et étendent l’influence culturelle des pays africains. Afin de leur rendre hommage, l’édition de cette semaine est en partie racontée au travers des textes de ces artistes. 🎧 

ACTUALITES

« Hello Africa! Tell me how you’re doin» (de Dr. Alban) : Grâce à sa popularité croissante sur la scène mondiale, la musique du continent est en train de devenir la pierre angulaire de son soft power. Mais cet impact culturel ne se traduit pas encore par un impact économique : l’industrie musicale ne représente que 0,1 % du PIB de l’Afrique. Mais cela pourrait changer : selon certaines estimations, les revenus de la musique numérique en streaming pourraient atteindre 500 millions de dollars par an d’ici à 2025, contre 100 millions de dollars en 2017.

« Just remember that the king inna the kingdom » (de Tiwa Savage) : La chanteuse nigériane Tiwa Savage et la chanteuse d’opéra sud-africaine Pretty Yende figuraient parmi les artistes présents au couronnement du roi Charles III le week-end dernier. Une troisième star africaine était également présente : le diamant « Star of Africa » du sceptre du roi. La Grande-Bretagne coloniale a volé ce diamant à l’Afrique du Sud, ce que le parti politique sud-africain Economic Freedom Fighters n’a pas manqué de souligner en exigeant la restitution du diamant

« No be there dem dey oh United Nations » (de Fela Kuti) : En parlant d’institutions qui doivent réfléchir à leur passé et être plus inclusives, le Conseil de sécurité des Nations unies et le G20 continuent de traîner des pieds pour donner à l’Afrique une voix plus forte. Mais le G20 commence à se bouger : le chancelier allemand Olaf Scholz a apporté son soutien à l’Union africaine pour qu’elle obtienne un siège, rejoignant ainsi la France et les États-Unis. Et puis, il y a le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale : les États-Unis (330 millions d’habitants) contrôlent environ 16 % des droits de vote dans ces deux institutions, alors que les 54 pays africains (1,4 milliard d’habitants) n’en détiennent que 7 %. Cette injustice fait écho à la critique acerbe de Fela Kuti, musicien nigérian, il y a plus de trente ans : “Dis ‘united’ United Nations, one veto vote is equal to 92 (or more, or more), what kind sense be dat? Na animal sense.” (Au sein de ces Nations unies « unies », un veto équivaut à 92… Ça ne fait aucun sens).

« You suppose to know how the thing go » (de Ruger) : Les avocats représentant les partis d’opposition nigérians ont fait leurs déclarations liminaires au tribunal dans le cadre de la contestation judiciaire de la victoire du président élu Bola Tinubu (plus connu sous le nom de « Asiwaju »). À l’extérieur du tribunal, les manifestants demandaient une annulation de l’élection. Mais l’histoire n’est pas de leur côté : depuis 1999, les résultats des élections au Nigeria ont fait l’objet de contestations judiciaires, mais aucune n’a jamais été annulée. Comme le chante Ruger, star nigériane de l’afrobeats, dans son tube « Asiwaju », sorti l’année dernière, à propos de Tinubu : « You suppose to know how the thing go » (Tu es censé savoir comment ça se passe). M. Tinubu ne semble en tout cas pas perturbé par tout cela : il est actuellement en France pour y être soigné avant son investiture le 29 mai. 

 

« What kinda legacy are we to leave for the coming generation? » (de Winky D) : La banque centrale du Zimbabwe a lancé cette semaine sa nouvelle monnaie numérique gagée sur l’or, dernière tentative en date pour contrer la dévaluation de la monnaie et lutter contre l’inflation. La valeur de la monnaie numérique sera liée aux réserves d’or du pays plutôt qu’à sa monnaie fiduciaire, afin de la préserver de la volatilité du taux de change de cette dernière. Le FMI a mis en garde contre la monnaie numérique, appelant plutôt le pays à lever les restrictions existantes en matière de taux de change. D’autres critiques ont souligné que le gouvernement alimentait l’inflation en imprimant de l’argent pour financer les dépenses publiques à l’approche des prochaines élections. La pop star Winky D résume la frustration des Zimbabwéens qui souffrent depuis longtemps dans sa chanson « Dzimba Dzemabwe » : “Everybody know dis is di bread basket. But, right now we carry water inna di basket.” (Tout le monde sait que c’est le grenier à blé. Mais pour l’instant, nous transportons de l’eau dans ce panier).

 

« My Motherland » (de Seyid Khalifa) : Le nombre de personnes déplacées par le conflit au Soudan a doublé la semaine dernière pour atteindre plus de 700 000 personnes. Cinq millions de personnes supplémentaires auront besoin d’une aide d’urgence, dont la moitié sont des enfants. Les pillages d’installations d’aide humanitaire et de santé ont perturbé les efforts déployés pour fournir de l’aide. Pour de nombreux Sud-Soudanais réfugiés au Soudan, le conflit les a contraints à retourner dans le pays qu’ils avaient fui. L’afflux de personnes déplacées au Sud-Soudan met à rude épreuve les ressources déjà limitées du pays. Dans les années 1950, le chanteur soudanais Seyid Khalifa chantait « Je suis si fier de toi, mère patrie » pour célébrer l’indépendance de son pays. On se demande ce que Khalifa écrirait aujourd’hui en voyant les conflits et les souffrances inutiles perpétrés par deux généraux assoiffés de pouvoir. 

 

L’ÉQUIPE DE ONE EN ACTION : 

  • Retrouvez notre analyse sur une crise alimentaire mondiale sans précédent alors qu’on observe depuis 2019 une remontée alarmante de la courbe de la faim.

 

LES CHIFFRES :

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