La troisième Conférence internationale pour le financement du développement s’est ouverte lundi matin à Addis-Abeba en Ethiopie. ONE a décidé de profiter de cette occasion pour attirer l’attention du plus grand nombre de citoyens et responsables politiques sur la pénurie des données, qui risque fortement d’entraver la lutte contre l’extrême pauvreté.
Ainsi, lors d’un événement de haut niveau co-organisé par ONE en marge de la conférence ce matin, une vingtaine de représentants de gouvernements, d’entreprises et d’organisations de la société civile se sont engagés à prendre des mesures pour lutter contre ce phénomène. C’est une première étape qui marque le lancement d’un partenariat mondial pour les données du développement durable, afin de récolter au mieux les données et de soutenir la croissance inclusive et le développement durable.
Le manque de données est un problème récurrent qui doit être réglé au plus vite. Saviez-vous qu’aujourd’hui un tiers des naissances n’est pas enregistré et que seulement 1 Africain sur 10 vit dans un pays où les budgets nationaux sont rendus publics ?
Ces bébés qui ne sont pas enregistrés deviennent des individus… qui n’existeront pas dans les statistiques ! Et qui n’ont donc pas accès aux soins et à l’éducation.

Pourquoi avons-nous besoin d’une révolution des données ? CHAQUE ANNÉE un tiers des naissances n’est pas enregistré.
Ces données sont indispensables pour ces individus, mais elles le sont aussi pour orienter et évaluer nos actions. Les dirigeants du monde vont convenir, en septembre, de nouveaux Objectifs de développement durable (ODD), qui devront s’appuyer sur des données de grande qualité afin de faire le suivi des progrès réalisés, des ressources mises à disposition jusqu’aux résultats obtenus. On sait déjà qu’au moins 1 milliard de dollars seront nécessaires chaque année pour suivre avec efficacité ces nouveaux objectifs, il était donc temps que le problème soit soulevé.
Plus de 20 acteurs internationaux, incluant les gouvernements du Sénégal, des Etats-Unis, de la Belgique, du Kenya et du Mexique, le Groupe de la Banque mondiale, UNSDSN, CIVICUS et Mastercard, se sont engagées aux côtés de ONE pour lancer ce partenariat en septembre à New York lors de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Il a principalement pour but de promouvoir de nouvelles normes liées à la collecte des données, d’élargir l’accès aux données ouvertes pour augmenter la rapidité et la fréquence d’utilisation des données qui existent déjà, et de renforcer les capacités et l’apprentissage des utilisateurs et des producteurs de données.
Alors, quels engagements concrets les acteurs concernés ont-ils pris pour pallier à la pénurie de donnés ?
A titre d’exemple, le Plan d’urgence du président américain pour la lutte contre le sida (PEPFAR) et le Millennium Challenge Corporation (MCC) vont investir 22 millions de dollars pour renforcer les systèmes de données nationaux sur la santé et d’améliorer les prises de décision dans ce domaine. Le gouvernement mexicain, lui, s’est engagé dans le développement et le lancement d’une Charte internationale sur les données ouvertes (Open Data). La Children’s Investment Fund Foundation va investir 20 millions de dollars afin d’améliorer les données sur les projets de nutrition et d’autres indicateurs clés d’ici à 2020 dans au moins quatre pays.
Quant à ONE, le portail « Follow the money » est maintenant disponible sur le site international, avec les meilleurs exemples d’utilisation de données par des citoyens dans le but de lutter contre la corruption et s’assurer que l’argent public arrive là où il est le plus nécessaire !
N’hésitez pas à y faire un tour et, pourquoi pas, proposer votre propre exemple d’utilisation des données pour le développement durable !