Ce post a été traduit de l’anglais par Maé Kurkjian, assistante Recherche chez ONE France.
ONUSIDA a annoncé la semaine dernière que le monde avait franchi une étape : en 2015, 15 millions de personnes atteintes du VIH ont accès à un traitement vital.
Ce chiffre de 15 millions de personnes sous traitement est en lui-même déjà assez impressionnant, mais il l’est encore plus quand on regarde le long chemin parcouru en si peu de temps.
En 2000, moins de 1% des personnes vivant avec le VIH dans les pays à revenus faible et intermédiaire avait accès aux traitements contre la maladie, qui peuvent coûter plus de 10 000 dollars par an. Alors quand, en 2011, les Nations unies ont fixé l’objectif de 15 millions de personnes sous traitement d’ici à 2015, beaucoup étaient sceptiques. Ils considéraient à l’époque que c’était pathétiquement trop ambitieux.
Regardez la situation actuelle: nous avons non seulement atteint cet objectif, mais nous l’avons atteint avant la date espérée (probablement en mars, donc avec une avance de 9 mois !).
Une telle réussite dans le combat contre le SIDA est le fruit d’un effort commun.
Le mérite en revient aux pays riches du monde entier qui ont bataillé ensemble pour financer des programmes de traitement ; il revient aussi aux scientifiques, qui ont travaillé jour après jour pour trouver de nouveaux traitements et développer de nouveaux outils ; il revient aux activistes qui se sont battus et mobilisés pour que les personnes concernées puissent avoir accès aux médicaments à un moindre coût, et pour que leurs droits soient reconnus; il revient aux dirigeants des pays touchés par la maladie qui se sont impliqués de manière croissante et ont pris des engagements financiers pour soutenir cette lutte ; il revient aux partenariats dynamiques tels que le Fonds Mondial de lutte contre le paludisme, la tuberculose et le sida, UNITAID et PEPFAR qui soutiennent la mise en place de programmes clés de lutte contre le Sida ; il revient aux citoyens engagés dans le monde entier qui ont veillé à ce que cette lutte ne soit pas reléguée au second plan et qui ont se sont assurés que leurs gouvernements tiennent leurs engagements ; enfin, il revient aux personnes atteintes du VIH, qui ont persévéré avec force et dignité, déterminées à ne pas se laisser stigmatiser par la maladie.
Il ne faut cependant pas s’arrêter en si bon chemin. La bataille est loin d’être finie. Près de 37 millions de personnes vivent encore avec le virus du VIH aujourd’hui, et la majorité d’entre eux n’a toujours pas accès aux traitements nécessaires. 2 millions de personnes sont nouvellement infectés chaque année, dont plus de 600 bébés chaque jour, ce qui veut dire que nous devons accroître et améliorer nos efforts de prévention. Ensemble, nous devons augmenter notre capacité à atteindre les plus marginalisés dans le monde, et maintenir la pression sur les bailleurs de fonds dont les financements ont dernièrement cessé d’augmenter pour se stabiliser.
Continuez avec nous ce combat contre le Sida, soyons plus ambitieux, plus audacieux, plus effrontés, et utilisons ce tournant historique comme un élan pour franchir les derniers obstacles et parvenir à l’éradication de cette maladie.