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Accès au vaccin COVID-19 : qui défend la solidarité internationale ? (Novembre 2020)

ONE

Les scientifiques du monde entier travaillent sans relâche depuis plusieurs mois pour trouver un vaccin sûr et efficace contre le COVID-19. De leur côté, les dirigeants mondiaux concluent des accords pour des candidats-vaccins prometteurs et parlent de la nécessité d’une équité en matière d’accès au futur vaccin. Chez ONE, nous sommes déterminés à faire du vaccin contre le COVID-19 un bien public mondial, accessible à toutes et tous partout dans le monde. C’est dans cette optique que nous avons lancé, le 30 septembre dernier, notre Test d’accès au vaccin.

Le Test fournit un cadre pour répondre à la question suivante : les mesures prises par les dirigeants et les acteurs mondiaux nous rapprochent-elles ou nous éloignent-elles d’un accès équitable au futur vaccin contre le COVID-19 ? Pour ce faire, nous avons développé une méthodologie unique : nous décryptons, évaluons puis notons, d’une part, les accords conclus entre les pays et les entreprises pharmaceutiques pour les candidats-vaccins, et d’autre part, le niveau de leadership des dirigeants mondiaux pour faire du vaccin un bien public mondial. Chaque évaluation se fonde sur 4 critères principaux : soutien financier au dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre le COVID-19 (ACT-A), leadership multilatéral, politiques et accords.

Depuis le lancement de notre Test en septembre dernier, de nombreuses notes ont évolué. Voici les derniers résultats en date pour le mois de novembre 2020.

Quelles sont les nouveautés du mois de novembre ?

Depuis le lancement de notre Test d’accès au vaccin, les notes suivantes ont changé durant le mois de novembre :

  • L’entreprise pharmaceutique CureVac, nouvel arrivant au Test, a obtenu une note de 1 sur 15.
  • Le Canada a dépassé les États-Unis et cinq autres pays et entreprises après avoir obtenu un point supplémentaire pour la publication de directives nationales préliminaires sur la distribution prioritaire d’un éventuel vaccin.
  • La Commission européenne a augmenté sa note d’un tiers de point grâce à deux nouveaux accords – l’un avec Pfizer/BioNTech et l’autre avec Moderna. Cette légère augmentation a suffi à la faire passer devant le Royaume-Uni, lui permettant ainsi de prendre la deuxième place derrière l’entreprise AstraZeneca.
  • Le Royaume-Uni a vu sa note légèrement augmenter en raison de l’alignement de son dernier accord avec Moderna sur les directives d’allocation mondiale de l’OMS.
  • L’Australie a gagné un point grâce à la publication d’orientations préliminaires sur l’allocation nationale par le Groupe Consultatif Technique Australien sur l’Immunisation, qui donne la priorité aux personnes présentant un risque accru d’exposition.
  • Le score de Moderna a fait un bond de 2 points grâce à la décision de l’entreprise de ne pas appliquer les brevets liés au COVID-19 aux fabricants de vaccins pendant la pandémie. En outre, l’entreprise a indiqué qu’elle était prête à concéder sur demande sa licence de propriété intellectuelle pour les vaccins COVID-19 pour la période post-pandémique.
  • GSK et Sanofi ont chacun reçu une augmentation d’un point pour avoir annoncé qu’ils appliqueraient une tarification différenciée pour la facilité COVAX. Cette décision a hissé les deux entreprises dans le premier tiers du classement.
  • Pfizer et BioNTech ont chacun reçu une légère augmentation de 0,2 point sur leur score moyen grâce à un accord avec la Commission européenne qui prévoit la possibilité d’une livraison échelonnée et d’une commande additionnelle de doses dans le futur.
  • Trois nouveaux accords ont été conclus depuis la dernière mise à jour, notamment entre la Commission européenne et Pfizer-BioNTech, la Commission européenne et CureVac, et le Royaume-Uni et Moderna.

Pour en savoir plus sur les différentes notes obtenues, consultez cette page.

Découvrez le nouveau classement du mois de novembre 2020

Concrètement, que cela signifie-t-il ?

Depuis le mois dernier, le Test a également permis d’avancer un certain nombre de conclusions en matière d’accès équitable au vaccin, notamment :

  • L’annonce de la grande efficacité de trois vaccins (Pfizer/BioNTech, AstraZeneca et Moderna) actuellement à l’essai est une excellente nouvelle. Ils pourraient être mis sur le marché dans certains endroits d’ici à fin 2020 : le scénario dans lequel la pandémie de COVID-19 prendrait fin dans un futur proche se concrétise.
  • Mais la pandémie ne s’arrêtera pas avec un vaccin. Des obstacles se dressent encore sur le chemin d’un vaccin accessible à toutes et tous, à commencer par les plus vulnérables, où qu’ils vivent : les entreprises pharmaceutiques font toujours preuve d’un manque d’engagement dans l’ACT-A et rechignent à favoriser l’équité et à proposer un tarif non lucratif dans les accords qu’elles signent.
  • Malgré l’augmentation de l’offre globale, certains pays ont monopolisé l’achat des premières doses de vaccins et risquent de se retrouver avec un nombre de doses de vaccins supérieur à leur population totale. En effet, cinq pays/institutions régionales (Canada, États-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Japon) ont déjà acheté 1,82 milliard de ces doses tout en se réservant la possibilité d’en acheter un milliard supplémentaire, ce qui signifie qu’il ne resterait environ que 2/3 de l’approvisionnement initial pour le reste du monde, selon la manière dont ces cinq pays utiliseront leur option.
  • Il faut également prendre en compte l’adéquation des vaccins au contexte. Par exemple, le vaccin de Pfizer/BioNTech doit être stocké à -70 degrés Celsius, soit l’équivalent d’un hiver antarctique, ce qui le rend inadapté aux environnements ne disposant pas d’une électricité fiable ou d’une réfrigération spécialisée. Les vaccins de Pfizer/BioNTech, de Moderna et d’AstraZeneca nécessitent tous deux doses, ce qui peut être difficile dans les régions où l’accès aux soins de santé est limité ou nécessite des déplacements.
  • Certaines entreprises jouent le jeu en ce qui concerne les droits de propriété intellectuelle, comme Moderna qui les a suspendus pour le vaccin contre le COVID-19, mais ce n’est pas le cas de sociétés détentrices de sous-licences comme Arbutus. Ce phénomène contribue à augmenter le prix de certains vaccins. Les entreprises pharmaceutiques doivent s’engager à plus de flexibilité vis-à-vis de leurs droits de propriété intellectuelle et la dérogation aux accords ADPIC proposée par l’Afrique du Sud et l’Inde à l’OMC devrait être acceptée afin de maximiser les capacités de production de tous les pays.
  • Les prix sont toujours trop élevés, y compris ceux des entreprises qui ont pourtant développé le vaccin grâce à l’argent du contribuable, à l’instar de Moderna, qui a reçu près d’un milliard de dollars de fonds publics du gouvernement américain pour soutenir la recherche et le développement de son vaccin, et qui va le facturer 50 dollars à certains patients. À moins que d’autres sociétés ne s’engagent à pratiquer des prix non lucratifs à l’instar d’AstraZeneca et de Johnson & Johnson, le déploiement de vaccins contre le COVID-19 dans les pays à faible revenu pourrait s’avérer trop coûteux pour un grand nombre de pays.

Pour en savoir plus, consultez notre analyse.

Au cas où vous l’auriez manquée, retrouvez la mise à jour du mois d’octobre ici.

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