Aujourd’hui est un grand jour. Après des semaines d’effervescence et de relectures méticuleuses, notre rapport DATA 2015 est enfin disponible ! Nous sommes fiers et heureux de vous présenter notre petit dernier, et ce, à la veille de réunions internationales déterminantes pour la lutte contre l’extrême pauvreté !
Chaque année, depuis 10 ans, le rapport DATA de ONE dresse un état des lieux des financements du développement, et met les dirigeants du monde face à leurs responsabilités. Ce rapport annuel effectue un suivi des engagements historiques pris par le G7 à Gleneagles et de la promesse faite par l’Union européenne (UE) d’allouer 0,7 % de son revenu national brut (RNB) à l’aide publique au développement (APD). Il fait également le suivi des dépenses des gouvernements africains pour des secteurs clés tels que la santé et l’éducation.
Cette dernière édition est d’une importance capitale, puisque 2015 pourrait être une année décisive dans la lutte contre l’extrême pauvreté. En effet, elle offre de nombreuses opportunités à nos chefs d’Etats de prendre des mesures concrètes afin de parvenir à un monde plus juste et plus prospère et pour mettre fin à l’extrême pauvreté : le sommet du G7 en Allemagne dans une dizaine de jours, la conférence sur le financement à Addis-Abeba dans un mois, la COP21 en décembre à Paris… Bref, les occasions ne manquent pas pour les dirigeants mondiaux de prendre des décisions qui pourront changer la donne pour les populations les plus vulnérables, en particulier celles des pays les plus pauvres au monde : les pays les moins avancés (PMA).
En effet, 43% de la population dans ces pays vit sous le seuil d’extrême pauvreté, contre 13% pour les autres pays en développement. Malgré ce constat effarant, le rapport DATA révèle qu’en 2014, moins d’un tiers de l’aide au développement a été allouée aux pays les moins avancés. Ce chiffre est la preuve que l’aide ne va pas directement aux pays qui en ont le plus besoin.
S’il est important de s’assurer que les pays les plus pauvres continuent de recevoir les aides financières nécessaires, il est aussi indispensable de mobiliser les ressources croissantes des pays en développement, en augmentant les recettes fiscales et en luttant contre la corruption et l’évasion fiscale au niveau national et international Le rapport DATA propose ainsi une série d’engagements clés pour les pays riches et les pays pauvres qui devront être adoptés lors de la Conférence d’Addis-Abeba. Ces mesures visent à améliorer le sort des populations les plus démunies, en particulier ceux vivant dans les pays les plus pauvres, et permettraient à financer des services essentiels tels que l’accès aux soins pour tous les citoyens, partout dans le monde.
ONE appelle notamment les pays de l’OCDE à allouer 0,7% de leur richesse nationale à l’aide au développement, conformément à l’objectif des Nations unies, et à en affecter au moins la moitié aux pays les plus pauvres.
En effet, si en 2014 les donateurs de l’OCDE avaient alloué 50% de leur APD totale aux pays les moins avancés, ces pays auraient reçu 26,5 milliards de dollars supplémentaires pour financer des secteurs essentiels tels que l’éducation et la santé !
Le rapport relève par ailleurs que la France a diminué le montant de son aide depuis l’élection de François Hollande, avec plus que 0,36% de sa richesse nationale consacrée à l’aide internationale contre 0,42% en 2011. Son aide à destination des PMA est également en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE, avec seulement 25% de son aide totale allouée à cette catégorie de pays.