Cet article a été adapté de l’anglais par Sixtine Doutriaux, assistante campagnes chez ONE France.
Ce billet fait partie de notre série de blogs « La pauvreté est sexiste ».
Aujourd’hui, nous nous intéressons aux défis auxquels les femmes et les filles font face dans le secteur de l’énergie.
Environ 19% de la population mondiale, soit 1,3 milliards d’individus, n’ont pas accès à l’électricité.
La pauvreté énergétique, c’est-à-dire le manque d’accès à une énergie fiable et moderne, est un problème majeur pour les femmes. En effet il a pour conséquence :
– Des décès prématurés dus à une cuisine utilisant des sources d’énergie dangereuses et polluantes
-Une perte de temps lors de la collecte de combustibles (sans parler des dangers liés à cette collecte)
– Une incapacité à stocker les récoltes agricoles
– Un manque de services de santé
– Une qualité de l’éducation revue à la baisse
Par ailleurs, de nombreuses entreprises africaines ont dénoncé le manque d’accès à une énergie fiable comme principal obstacle à la croissance.
Dans la plupart des pays, les femmes sont en charge de la cuisine. Lorsqu’elles cuisinent au feu de bois ou avec des fourneaux traditionnels, elles respirent des polluants tous les jours. Ces fumées à l’intérieur des foyers provoquent des maladies pulmonaires chroniques et sont responsables de plus d’un demi-million de décès chez les femmes chaque année à travers le monde.
Près de 60% des réfrigérateurs utilisés pour stocker les vaccins dans les cliniques de santé en Afrique ont une mauvaise alimentation en électricité, mettant en péril l’efficacité de vaccins essentiels pour les enfants. De plus, un accès peu fiable à des sources d’énergie signifie que les femmes sont soumises au risque d’accoucher dans le noir, dans des conditions dangereuses.
En Afrique subsaharienne, les femmes consacrent actuellement jusqu’à huit heures par jour à la collecte de combustibles pour la cuisine et le chauffage de leur maison. L’accès à l’énergie leur permettrait de consacrer ce temps à des activités générant un revenu.
D’après une étude, le taux d’emploi chez les femmes en Afrique du Sud a augmenté de 9,5 % dans les zones bénéficiant d’électricité, très probablement parce que libérées des tâches domestiques, elles ont pu travailler dans des micro-entreprises et dans d’autres structures économiques.
Si les données illustrant les effets positifs sur les femmes de l’accès à l’énergie sur les économies locales et nationales ne permettent pas encore de tirer des conclusions directes à l’échelle mondiale ou même régionale, plusieurs exemples s’avèrent prometteurs. Il est évident qu’assurer un accès fiable pour toutes les personnes à une énergie moderne ne peut qu’améliorer les opportunités en matière d’éducation, de santé, de productivité agricole et de sécurité des femmes.