Ce billet a été adapté de l’anglais par Charlotte Grignard, assistante médias chez ONE France.
Ce billet fait partie de notre série de blogs « La pauvreté est sexiste ».
Aujourd’hui, nous nous intéressons aux défis auxquels les femmes et les filles font face dans le secteur de l’agriculture.
Bien que les femmes représentent environ la moitié de la main d’œuvre agricole en Afrique, elles ont toujours un accès limité aux travaux agricoles, aux outils, aux services financiers et à l’assistance technique par rapport aux hommes et obtiennent ainsi des rendements inférieurs sur les mêmes investissements.
Les agricultrices font face à de nombreux défis. Dans un échantillon de pays d’Afrique subsaharienne, la productivité des agricultrices est 23 à 66 % inférieure à celle de leurs homologues masculins, et seuls 10 à 20 % de l’ensemble des exploitants agricoles dans le monde sont des femmes. De plus, elles rencontrent plus de difficultés à obtenir un crédit par rapport aux hommes.
Si nous investissons pour améliorer les conditions de vie et de travail des agricultrices, cela aura un impact positif sur leurs familles et leurs communautés. Et les opportunités ne manquent pas.
Selon certaines études, une croissance dans le secteur de l’agriculture en Afrique subsaharienne est 11 fois plus efficace pour réduire la pauvreté qu’une croissance dans tout autre secteur de l’économie. Dans les pays en développement, entre 1970 et 1995, le nombre de personnes souffrant de la faim a été réduit de près de moitié. Cet incroyable progrès peut être associé à l’amélioration de l’éducation des femmes. Par ailleurs, selon l’organisation Bread for the World, les pays qui encouragent l’égalité des sexes ont tendance à enregistrer des taux plus faibles de malnutrition chez les enfants.
De manière générale, offrir aux agricultrices le même accès aux ressources de production qu’aux agriculteurs pourrait augmenter les rendements agricoles de 20 à 30 %, accroître les résultats économiques jusqu’à 4 % et réduire le nombre de personnes qui souffrent de la faim de 12 à 17 % (soit entre 100 et 150 millions de personnes).
La formation, ainsi que la recherche et le développement dans le domaine de l’agriculture devraient donc être adaptés aux besoins des femmes. L’accès à l’emploi devrait être accru et leurs droits fonciers renforcés. De plus en plus de femmes font carrière dans l’agriculture, se donnant la possibilité d’investir pour leurs enfants et leurs communautés, et de sortir de la pauvreté. Donnons-leur les moyens de réussir !