Pourquoi allouer 50% de l’aide au développement aux pays les plus pauvres est indispensable ?

Pourquoi allouer 50% de l’aide au développement aux pays les plus pauvres est indispensable ?

Ce billet a été traduit de l’anglais par Maé Kurkjian, assistante de recherche chez ONE France.7550153942_ed4d6525b7_b-e1435762759532-600x546

Ces derniers temps, vous nous avez entendus dire que, pour lutter efficacement contre l’extrême pauvreté, les dirigeants devaient allouer 50% de l’aide au développement aux pays les moins avancés (PMA). C’est en effet une de nos demandes principales, et on espère qu’elle sera mise à l’honneur lors de la conférence sur le financement du développement d’Addis-Abeba en Ethiopie qui s’ouvre lundi prochain.

L’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture a récemment publié son rapport annuel sur la sécurité alimentaire qui a une signification particulière cette année puisque 2015 marque la fin de la période d’évaluation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). De bonnes nouvelles sont au rendez-vous : le monde a réussi à réduire de moitié la proportion de personnes souffrant de malnutrition.

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Cependant, ce succès mondial cache de nombreuses disparités. En le dissimulant bien dans une note de fin, le rapport précise quand même que, depuis les années 1990, la Chine et l’Inde recensent à elles deux 81% de cette diminution. En revanche, dans les pays les plus pauvres, le nombre total de personnes souffrant de malnutrition a augmenté de 20 millions ces 10 dernières années. Elles représentent aujourd’hui 30% de la part mondiale, soit une augmentation de 10% par rapport à 1990.

Si tous les PMA ne constituaient qu’un seul pays, ils n’auraient pas atteint l’objectif préconisé par les OMD. Et ils seraient donc très loin d’atteindre la nouvelle cible prévue par les Objectifs de développement durable (ODD) à savoir éradiquer la faim d’ici à 2030.

Cela ne veut pas dire que l’éradication de la faim dans ces pays est un défi insurmontable. Au contraire, il existe aussi de nombreux exemples démontrant des progrès spectaculaires ayant permis aux populations les plus pauvres de lutter contre ce fléau, comme en Angola, à Djibouti, au Mali et à Sao Tomé-et-Principe. Ces pays n’ont pas seulement atteint la cible des OMD, ils sont aussi parvenus à diviser par deux le nombre total de personnes souffrant de la faim (qui était l’objectif le plus ambitieux pris lors du Sommet mondial de l’alimentation de 1996).

Ces progrès sont réalisables pour tous les pays du monde, mais ils requièrent des ressources, une volonté politique forte et des mesures ciblées. Et c’est là qu’une stratégie de financement pour le développement prend toute son importance.

C’est pourquoi nous appelons tous les pays donateurs de l’Union européenne à allouer 0,7% de leur richesse nationale à l’aide au développement, un objectif fixé par ces mêmes pays il y a des dizaines d’années et qui n’a pas été atteint en 2015 pour la plupart des pays.

Parmi les donateurs, seuls le Royaume-Uni, la Norvège, la Suède, le Luxembourg et le Danemark ont respecté cet engagement. Au sein de ce budget d’aide, nous demandons que 50% de celle-ci aille aux pays les plus pauvres qui ont les besoins les plus pressants. Ici encore, seuls le Japon et le Royaume-Uni sont proches de cet objectif. De nouveaux pays donateurs, comme l’Irlande ou la Belgique, se sont récemment démarqués en s’engageant à atteindre cet objectif des 50%. La France, elle, ne dédie que 25% de son aide actuellement aux populations qui en ont le plus besoin.

 

Nous pensons que les gouvernements qui reçoivent cette aide doivent s’engager à allouer un montant minimum des dépenses publiques aux services essentiels comme l’alimentation, la santé et l’éducation, en se concentrant particulièrement sur les plus pauvres et les plus marginalisés. Le rapport de la FAO démontre expressément que la protection sociale a directement contribué à la réduction de la faim (ce fut par exemple le cas en Ethiopie).

Les gouvernements doivent aussi augmenter leurs ressources domestiques pour réduire la faim et la pauvreté en mettant en place des politiques fiscales plus justes, en combattant la corruption et en réduisant les flux financiers illicites. L’éradication de la faim d’ici à 2030 nécessite un nouvel engagement pour une croissance inclusive, en particulier vers le développement de l’agriculture, des infrastructures, de l’énergie, du commerce et des financements du secteur privé.

Enfin, rien de tout cela ne sera possible sans un suivi efficace. Une révolution des données est aujourd’hui indispensable pour mesurer les progrès accomplis.

2015 n’est pas une année comme les autres. Si les dirigeants sont sérieux dans leurs engagements de mettre fin à l’extrême pauvreté, ils doivent en apporter les preuves, et faire tout ce qui est en leur pouvoir pour atteindre la ligne d’arrivée. Nous pouvons tous faire en sorte qu’ils y parviennent !

Mobilisez-vous à nos côtés et dites à François Hollande de retrousser ses manches ! Ecrivez-lui une carte postale en lui demandant de donner la priorité aux pays les plus pauvres en leur allouant 50% de l’aide !

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