Plus que 10 jours pour changer le monde ?

Plus que 10 jours pour changer le monde ?

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Ce billet a été traduit de l’anglais par Charlotte Grignard, assistante média chez ONE France.

A 10 jours de la conférence pour le Financement du Développement qui se tiendra dans la capitale Ethiopienne, Addis-Abeba, les négociations  se prolongent. Les discussions sur l’Accord d’Addis, qui auraient dû se conclure le 19 juin dernier à New York, ont déjà duré plus longtemps que prévu. Malheureusement, même avec ce délai supplémentaire, les Etats membres des Nations unies ne sont toujours pas parvenus à trouver une proposition d’Accord dans les temps.

Alors que ce compromis se fait attendre, une question est sur toutes les lèvres: Après toutes ces heures de discussions, les dirigeants sont-ils en passe de s’accorder sur un plan de financement crédible, qui tiendra les promesses de l’agenda post 2015, et permettra de mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici à 2030 ?

La bonne nouvelle, c’est que le texte de l’Accord d’Addis contient des mesures spécifiques en faveur des communautés les plus pauvres dans les pays les moins avancés.

La mauvaise nouvelle, c’est que les références à ces mesures sont de plus en plus faibles à chaque nouvelle version du texte.

Eradiquer l’extrême pauvreté d’ici à 2030 sans oublier personne est un objectif ambitieux, mais néanmoins réalisable. Afin d’y parvenir, les dirigeants du monde doivent absolument rehausser leurs ambitions et redoubler d’efforts pour se donner les moyens financiers d’atteindre cet objectif.

L’accord provisoire inclut une référence au nouvel objectif d’allouer la moitié de l’aide publique au développement (APD) aux pays les moins avancés (PMA) – les pays les plus pauvres, dans lesquels plus de la moitié des personnes vivant en dessous du seuil de l’extrême pauvreté vivra dans les 15 prochaines années.

Les PMA ont été relégués au bas de la liste des priorités ces dernières années. La part de l’aide qui leur est attribuée est constamment en baisse, et actuellement, à peine moins d’un tiers du total de l’aide mondiale est dirigée vers ces pays. Si les pays donateurs s’engageaient à donner 50% de l’aide internationale aux pays les plus pauvres, ainsi que de tenir leur promesse d’ allouer 0,7% de leur revenu national brut (RNB) à l’aide publique au développement, cela changerait radicalement la donne : il serait alors possible de s’assurer que les pays les plus pauvres obtiennent une aide suffisante pour sortir leurs populations de la pauvreté, en particulier les femmes et les filles, puisque ce sont elles qui subissent plus durement la pauvreté.

Les Pays les Moins Avancés: 1 en Amérique, 33 en Afrique, 15 en Asie et dans le Pacifique

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Un nombre grandissant de pays donateurs soutiennent cet objectif pragmatique, positif et nécessaire afin que l’aide atteigne enfin les pays qui en ont le plus besoin. La Belgique et l’Irlande ont déjà promis d’atteindre cette nouvelle cible, tandis que d’autres donateurs commencent à y réfléchir sérieusement. Ces pays doivent désormais montrer l’exemple et soutenir publiquement cet objectif, en vue de la conférence d’Addis.

Mais il n’est pas seulement question d’aide au développement. Les gouvernements des pays en développement ont aussi leur rôle à jouer, notamment en augmentant leurs recettes domestiques. Cela passe par des politiques fiscales plus justes, ainsi que par une meilleure coopération avec leurs partenaires de développement pour maîtriser la corruption et endiguer les flux illicites. Pour cela, les citoyens doivent être capables de savoir d’où vient et où va l’argent, afin d’être en mesure d’exiger des comptes aux gouvernements et aux entreprises.

Cet objectif pourrait être atteint à travers d’un reporting pays-par-pays public des activités des multinationales dans chaque pays où elles ont une activité. Une autre mesure nécessaire consisterait à rendre public les informations sur les vrais propriétaires des sociétés et des trusts, afin d’agir plus sévèrement contre le blanchiment d’argent.

Cependant, malgré un langage encourageant sur la transparence, l’Accord d’Addis, dans sa forme actuelle, prévoit que le reporting pays–par-pays et les renseignements sur les bénéficiaires effectifs soient disponibles uniquement pour les « autorités compétentes », et pas pour tout le monde. Cela doit changer! Les citoyens doivent être en mesure de disposer de ces informations afin de s’assurer que leurs gouvernements utilisent les ressources de leurs pays à bon escient.

Vue d'Addis-Abeba, la capitale Ethiopienne ou se tiendra la 3e conférence pour le financement du développement

Vue d’Addis-Abeba, la capitale Ethiopienne ou se tiendra la 3e conférence pour le financement du développement. Source: EthioXmedia

Une aide internationale concentrée sur les pays les plus pauvres, accompagnée d’une augmentation significative des rentrées domestiques, permettrait aux gouvernements des pays les moins avancés de mobiliser suffisamment de ressources pour offrir un nouveau « pacte social » qui garantirait à tous l’accès aux services essentiels, tels que l’éducation et la santé, comme le mentionne l’Accord d’Addis actuel. Pour faire de cet objectif une réalité, les pays en développement doivent veiller à mettre en place des plans nationaux pour promouvoir ce paquet social, en incluant les niveaux de dépenses minimales pour ces services essentiels. De leur côté, les pays donateurs doivent s’assurer que leur aide est suffisante pour soutenir ces plans.

Enfin, la conférence d’Addis doit donner naissance à une véritable révolution des données. La dernière version du texte d’Addis présente une bonne base pour obtenir ces données plus que nécessaires. Le manque de données permettant de savoir exactement où se trouvent les personnes et les communautés les plus pauvres, ainsi que leurs besoins réels, réduisent trop d’efforts à néant. A Addis, les gouvernements doivent prendre des engagements concrets pour financer et rendre possible une révolution des données, afin de s’assurer que tout le monde soit pris en compte et qu’il soit possible de suivre les ressources mises à disposition et les résultats.

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