Ce billet a été adapté en français par Sixtine Doutriaux, assistante campagnes chez ONE France.
Cette semaine, un bracelet unique vous est proposé, issu d’un partenariat entre ONE et Raven + Lily, une marque éthique et engagée de bijoux et de vêtements.
Ce bracelet a été confectionné manuellement par des artisanes en Éthiopie et les perles sont fabriquées à partir d’anciennes douilles de balles – retrouvez ici les étapes de fabrication de ce bracelet. C’est un projet à la fois renversant et source d’inspiration– tout comme les femmes qui ont confectionné ces bijoux.
L’atelier de confection avec lequel Raven + Lily travaille se trouve dans les montagnes d’Entoto, situé au nord-est d’Addis-Abeba en Éthiopie. Cet atelier emploie essentiellement des femmes vivant avec le VIH ou à risque. En travaillant pour Raven + Lily sur des bijoux comme ce joli bracelet que nous lançons, ces artisanes ont non seulement un emploi stable mais elles ont également accès à la formation, à l’éducation et aux soins médicaux. Trois femmes de cet atelier nous racontent leur histoire captivante.
Amleset
Ma famille et moi habitions en ville. Nous avons entendu parler du VIH à la télé. Mon mari travaillait pour l’armée et tombait très souvent malade. Il a donc décidé de se faire dépister. Il a découvert qu’il était séropositif, et ensuite c’est moi qui ai découvert que je l’étais aussi.
J’allais mendier dans la montagne et ma vie était pénible. Mendier c’est comme être mort ! Mon mari m’a fait découvrir l’atelier de bijoux où je travaille aujourd’hui. Je suis reconnaissante de cette opportunité qui m’est offerte. Au début, j’étais assez frustrée car la fabrication de bijoux à la main était assez compliquée. Mais désormais je suis heureuse de me rendre à l’atelier tous les jours. Grâce à mon travail, nous avons la chance de pouvoir manger à notre faim. Quand j’y pense, j’ai envie de pleurer de joie.
Adissalem
Je suis née et j’ai grandi à Addis-Abeba. Mes parents étaient très pauvres et j’avais 5 frères et sœurs, dont deux avec des besoins particuliers. Quand j’étais petite, je transportais du bois de la montagne en ville pour gagner de l’argent et venir en aide à notre famille. Il y a 13 ans, j’ai découvert que j’étais séropositive. Un jour, alors que je mendiais dans la rue, j’ai vu des artisanes de l’atelier de bijoux passer. Je leur ai demandé ce qu’elles faisaient et je leur ai fait part de mon souhait de finir mes études. Elles m’ont parlé des programmes de formation de l’atelier destinés aux femmes et elles m’ont invité à les rejoindre. Là-bas, j’ai rencontré un homme bien, également séropositif, avec qui je suis désormais mariée. Nous aimerions avoir un enfant un jour. Mon objectif est de réussir à épargner assez d’argent pour que mon mari puisse créer sa propre entreprise et gagner un revenu.
Elsabet
Lorsque je suis venue à l’atelier, j’étais mariée et enceinte de mon fils. C’est à ce moment-là que mon mari a découvert qu’il avait le VIH. Mon fils et moi avons aussi fait le test mais nous n’étions pas porteurs du virus.
Après avoir déménagé à Entoto, mon mari m’a quitté pour une autre femme… J’ai dû commencer à mendier dans la rue, c’était la seule chose que je pouvais faire.
J’ai entendu parler des programmes de formation de l’atelier, j’ai décidé d’y assister et on m’a proposé de faire partie du programme de confection de bijoux. J’étais assez inquiète au début compte tenu des choses épouvantables que j’ai vécu dans ma vie. Mais après avoir rejoint ce programme, j’étais vraiment contente et j’ai vécu de belles choses.
Les femmes de l’atelier sont comme une seconde famille pour moi. Mon objectif est d’économiser assez d’argent pour pouvoir déménager en ville. Nous avons d’ores et déjà commencé à mettre de l’argent de côté et je suis vraiment contente car cela va me permettre d’atteindre mon objectif.
Pour en savoir plus sur les artisanes qui confectionnent les produits Raven + Lily, n’hésitez pas à visiter leur site Internet.