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L’économie mondiale n’a pas fait cela depuis 80 ans

Données, ONE

Cette semaine, dans Ondes de Choc : des céréales volées à destination de l’Afrique, l’impact de la pollution sur les infections de COVID-19, les signaux d’alarme économiques, et plus encore.

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A lire absolument : Saviez-vous que l’éradication de la faim dans le monde pourrait coûter moitié moins que ce que nous avons dépensé en nourriture pour animaux l’année dernière ? Pour comprendre les causes, effets et solutions à la crise alimentaire, consultez notre nouvelle analyse des données.

5 étapes pour en finir avec la pandémie : Nous en avons eu marre d’attendre que les dirigeants mondiaux proposent un plan pour mettre fin à la pandémie. Nous avons donc rédigé le nôtre. Lisez-le ici.

La situation s’aggrave : La Banque Mondiale a baissé ses projections de croissance économique et a prévenu que les choses pourraient encore empirer. La croissance de l’économie mondiale est désormais prévue à 2,9 % cette année – au lieu des 4,1 % initiaux -, contre 5,7 % en 2021. Il s’agirait de la plus forte décélération d’une reprise post-récession en 80 ans. La banque attribue ce ralentissement à la pandémie et à la guerre en Ukraine. Les pays à revenu faible seront les plus durement touchés, et leur croissance restera probablement inférieure de plus de 5 % aux projections antérieures à la pandémie. L’économie mondiale pourrait entrer dans « une période prolongée de faible croissance et d’inflation élevée », c’est-à-dire de stagflation, prévient la banque.

L’illusion de choix : Le gouvernement américain a prévenu les pays africains que la Russie pourrait tenter de leur vendre du blé ukrainien volé d’une valeur de 100 millions de dollars. Au moins trois navires russes transportant du blé volé ont été identifiés et devraient se diriger vers des pays confrontés à de graves crises alimentaires. La majorité des quelque 150 millions de personnes qui ont un besoin urgent d’aide alimentaire se trouvent en Afrique. Entre-temps, les conditions climatiques extrêmes, la guerre en Ukraine et la pandémie de Covid-19 ont provoqué une pénurie mondiale d’engrais. C’est dans ce contexte que le Président sénégalais et président en exercice de l’Union Africaine, Macky Sall, a rencontré le Président russe Vladimir Poutine et a apparemment exagéré le soutien de l’Afrique aux actions de la Russie en Ukraine. Cette rencontre a constitué un nouvel avertissement aux gouvernements européens et nord-américains concernant leur faible soutien aux pays africains, en particulier après l’égoïsme dont a fait preuve l’Occident dans sa quête de vaccins et de profits pendant la pandémie.

L’air que nous respirons : Des niveaux de pollution atmosphérique plus élevés pourraient jouer un rôle dans la sévérité des symptômes du Covid-19. La probabilité d’admission en soins intensifs et de mortalité a augmenté de manière significative dans les zones présentant des niveaux élevés de dioxyde d’azote, un gaz polluant. Ce gaz est émis par la combustion de carburants fossiles et empêche les poumons de transférer l’oxygène au sang. La vaccination contre le Covid-19 continue de fournir une protection plus importante contre les symptômes graves, selon une analyse, qui suggère que deux tiers de la population mondiale avaient des anticorps contre le virus en février 2021.

Un peu juste : Oxfam propose une approche innovante du financement des catastrophes climatiques pour la COP27 : des réparations obligatoires de la part des pays qui ont le plus contribué au changement climatique. Selon Oxfam, les réponses humanitaires des Nations unies aux phénomènes météorologiques extrêmes ont connu un déficit de financement allant jusqu’à 33 milliards de dollars au cours des cinq dernières années. Seuls 54 % des fonds requis ont été fournis, alors que les besoins de financement ont été multipliés par huit. Parallèlement, des militants africains ont plaidé pour un traité de non-prolifération des combustibles fossiles lors de la conférence 50+ de Stockholm la semaine dernière, exhortant les pays africains à se tourner vers les énergies renouvelables pour leur développement.

L’(in)Action climatique : Les ministres du climat du G7 se sont récemment engagés à cesser les subventions aux énergies fossiles à l’étranger, une décision qui ne fait pas l’unanimité, même pour un ancien envoyé spécial des Nations unies pour le climat. Les ministres ont également convenu de l’augmentation du soutien financier aux pays les plus défavorisés qui souhaitent passer aux énergies vertes. Pendant ce temps, les pays riches n’ont toujours pas respecté leur engagement pris il y a 13 ans de fournir 100 milliards de dollars aux pays en développement pour lutter contre les effets du changement climatique. L’Allemagne et le Canada ont été chargés de travailler sur un « plan de livraison de 100 milliards de dollars ».

Un constat alarmant : Les femmes enceintes atteintes du Covid-19 étaient 2,4 fois plus susceptibles de nécessiter des soins intensifs et deux fois plus susceptibles de mourir, que des femmes qui ne présentaient pas de grossesse, selon une nouvelle étude menée dans six pays africains. La grossesse est considérée comme un état d’immunodépression, ce qui rend les vaccinations particulièrement importantes pour les futures mères. Le risque de décès des femmes enceintes atteintes par le virus était cinq fois plus élevé que celui des femmes enceintes en bonne santé. Ce chiffre était supérieur à celui d’études similaires menées dans d’autres régions, soulignant les risques engendrés par la faiblesse des systèmes de santé dans de nombreux pays africains.

Les largesses du lobbying : La Banque Africaine du Développement cherche à se faire remarquer à Washington D.C. pour obtenir un plus grand soutien financier du Congrès américain. La banque espère lever 24 milliards de dollars cette année. Les États-Unis sont leur deuxième plus grand actionnaire et le seul à avoir un siège au conseil d’administration, mais la BAfD reste l’une des rares institutions régionales sans bureau à Washington. Néanmoins, 380 millions de dollars d’engagements américains n’ont finalement pas été versés au cours des années précédentes. L’ancienne administratrice adjointe de l’USAID, Jennifer Mack, devenue lobbyiste, affirme vouloir sensibiliser le public aux projets de la BAfD et à leur importance.

Raté, le coche : Le Nigéria a renoncé à l’émission d’un eurobond après avoir manqué la fenêtre d’opportunité d’approbation, le gouvernement ayant attendu que les prix du marché soient bas. Ce projet avait pour but de financer le déficit budgétaire, qui devrait dépasser 7 300 milliards de dollars nigérians. La dette du Nigeria devrait atteindre 45 000 milliards de dollars nigérians en 2022.

La frontière du commerce : Le commerce intracontinental doit être renforcé par des mesures politiques aux niveaux national et continental pour cibler les barrières tarifaires et non tarifaires, selon la récente enquête sur les entreprises de la Zone de libre-échange continentale africaine (AfCFTA). Les problèmes frontaliers, notamment les frais non autorisés, les procédures douanières et les frais supplémentaires, continuent d’entraver le commerce du secteur privé en Afrique, malgré l’adoption de l’AfCFTA en janvier 2021. Le commerce intracontinental devrait plus que doubler pour atteindre 33 % une fois la libéralisation tarifaire mise en œuvre.

Changements graduels radicaux : Lors d’un événement du Pandemic Action Network, David McNair de ONE a encouragé les défenseurs et les militants à faire attention à leurs présuppositions et aux histoires qu’ils racontent s’ils veulent créer la volonté politique nécessaire pour faire face aux crises de notre époque. David a déclaré : « Nous devons penser en termes de changements graduels radicaux. Une vision radicale, mais avec des étapes spécifiques. Il est important de raconter une histoire plus vaste… Aujourd’hui, nous crions à l’indignation », mais nous devons raconter des histoires pour être en accord avec des valeurs. 💥 Si vous avez manqué l’événement, l’enregistrement est ici (code d’accès : 6MR8O2P#).

L’ÉQUIPE DE ONE EN ACTION : 

  • Olawunmi Oala-Busari de ONE parle de l’insécurité alimentaire à SABC News et eNCA en Afrique du Sud.
  • David McNair de ONE parle de la crise alimentaire mondiale à ABC News en Australie.
  • Nous dirigeons-nous vers une récession mondiale ? David McNair nous donne son point de vue dans ce fil Twitter.
  • ONE s’est associé à NowThis pour mettre en lumière l’impact du COVID-19 sur le personnel de santé au Nigeria.
  • Découvrez comment ONE en France a mobilisé les citoyennes et les citoyens pour demander à Emmanuel Macron de s’attaquer aux inégalités mondiales dans le cadre de la campagne #GenerAction.

LES CHIFFRES :

  • 23 % : l’augmentation des prix des denrées alimentaires par rapport à l’année dernière, attribuée à la guerre en Ukraine.
  • 45 millions : le nombre de personnes supplémentaires souffrant de la faim dans le monde depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
  • 2 : le nombre de pays africains (Afrique du Sud et Bénin) qui fournissent des informations budgétaires suffisantes à leurs citoyens.

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