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L’Afrique cherche à créer ses propres vaccins contre le COVID-19

Analyse

Cette semaine, dans Ondes de Choc : les progrès réalisés en matière de dérogation aux ADPIC, la tempête économique mondiale qui se prépare, les efforts déployés pour créer un vaccin africain contre le COVID-19.

ACTUALITÉS

Un ADPIC lent : Un projet de compromis sur la dérogation aux accords d’ADPIC pour les vaccins contre le COVID-19 est (enfin) soumis à l’examen des 164 membres de l’OMC, après une impasse de plus d’un an ⏳. Bien qu’il ait été annoncé comme un accord entre l’UE, l’Inde, l’Afrique du Sud et les États-Unis, seule l’UE a indiqué publiquement son soutien. Ce projet exclut cependant d’importants outils de lutte contre les pandémies, comme les traitements et les tests. 🤦🏾

Panne de pouvoir mondiale : La monnaie chinoise a chuté par rapport au dollar américain ces dernières semaines, durement touchée par les confinements à répétition, la guerre en Ukraine et le durcissement de la politique monétaire américaine. Cette situation a déjà des répercussions sur d’autres pays : les devises de l’Afrique du Sud et du Chili ont perdu presque tous les gains engrangés cette année. Aux États-Unis, les taux d’inflation les plus élevés depuis plus de 30 ans entraînent des hausses des taux d’intérêt. Ces derniers ont toujours eu un impact négatif, immédiat et durable sur la valeur des devises et la croissance des marchés émergents. 

Des problèmes en vue : Le COVID-19 évolue “à un rythme assez rapide“, ce qui pousse les experts à mettre en garde contre un risque de variants plus mortels. Les regards se tournent vers l’Afrique du Sud, car deux sous-variants d’Omicron, BA.4 et BA.5, pourraient réinfecter des personnes déjà immunisées. Malgré tout, les vaccins continuent de protéger contre les infections graves et sont une nécessité contre un virus désormais plus contagieux que la rougeole

Des virus et des humains : Le changement climatique pourrait augmenter la probabilité d’apparition de nouvelles épidémies. Les recherches montrent qu’un réchauffement de 2°C entraînerait la migration de plus de 3000 espèces de mammifères, ce qui augmenterait les risques de pandémies en Afrique équatoriale, en Inde, en Chine du Sud et en Asie du Sud-Est. Bill Gates appelle donc à la création d’une équipe mondiale de surveillance des pandémies pour suivre la menace de maladies futures, pour un coût d’un milliard de dollars par an. Pendant ce temps en Afrique, les cas de rougeole, polio et fièvre jaune augmentent, et Ebola a refait surface en RDC. 

Résolu à sauver les profits : Des scientifiques en Égypte, au Ghana et en Ouganda contournent les restrictions liées aux brevets pour développer leurs propres vaccins contre le COVID-19. Les droits de propriété intellectuelle constituent un obstacle majeur à la production de vaccins en Afrique et est un facteur clé de l’inégalité d’accès aux outils de lutte contre le COVID. La semaine dernière, les actionnaires de Moderna ont voté contre une résolution proposée par Oxfam visant à étudier la faisabilité d’un transfert de technologie de son vaccin contre le COVID-19 vers les pays à revenu faible ou intermédiaire. La société a engrangé près de 5,9 milliards de dollars de revenus grâce à son vaccin au premier trimestre 2022, contre 1,7 milliard de dollars l’année précédente.

Dépendance : Le plan d’autonomisation de l’Afrique du Sud est miné par les conséquences des inégalités d’accès aux vaccins. L’usine de fabrication locale de vaccins contre le COVID-19 Aspen risque de fermer car les coûts sont trop élevés et la demande trop faible. Il est important de noter que cette situation survient après que la production de J&J en Afrique du Sud ait davantage favorisé les exportations vers l’Europe, obligeant les pays africains à trouver un approvisionnement ailleurs.

La gloire du gaz : L’Afrique pourrait devenir le principal fournisseur de gaz de l’UE et l’Allemagne a déjà annoncé qu’elle était prête à renoncer immédiatement au pétrole russe. Cela pourrait amener le continent à exploiter les réserves de gaz naturel liquéfié (GNL) actuellement inutilisées au Nigeria, au Sénégal et en Angola. L’UE souhaite prendre ses distances avec la Russie et s’approvisionne également en Azerbaïdjan, en Égypte, en Israël, au Japon, au Qatar, en Corée du Sud et aux États-Unis. La dépendance au GNL est une mauvaise nouvelle pour la planète compte tenu de l’appel du GIEC à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre dans les trois prochaines années. 

De l’engrais pour la réflexion : La guerre en Ukraine continue d’avoir un impact considérable sur l’approvisionnement en engrais, ce qui pourrait entraîner une baisse considérable du rendement des cultures. Les récoltes de riz et de maïs en Afrique de l’Ouest devraient diminuer d’un tiers, et le Brésil risque une baisse de 14 %. Cette situation s’ajoute à une insécurité alimentaire accrue déclenchée par la perturbation des approvisionnements mondiaux en blé, en maïs et en huile de cuisson, qui a fait augmenter de 44 % les coûts du Programme Alimentaire Mondial. Les sécheresses dans la Corne de l’Afrique risquent de provoquer la famine de 20 millions de personnes. En Éthiopie, la pire sécheresse depuis 40 ans continue de provoquer une forte augmentation de la malnutrition aiguë. Un hôpital de la ville de Gode a admis ce mois-ci presque autant d’enfants souffrant de malnutrition qu’au cours de toute l’année 2021. Les États-Unis présideront une réunion du Conseil de Sécurité des Nations Unies le 19 mai pour discuter d’une réponse mondiale à la crise alimentaire.

Problèmes de salaires : Le salaire minimum au Kenya a augmenté de 12 % après trois ans de campagne des syndicats – une victoire, mais loin des 24 % souhaités par la principale organisation syndicale du pays. L’inflation qui atteint son plus haut niveau depuis sept mois et la flambée du coût de la vie frappent durement les moyens de subsistance, ce que le président Kenyatta a attribué au COVID-19 et à la guerre en Ukraine. Pendant ce temps, les fonctionnaires tanzaniens devraient enfin percevoir l’augmentation de salaire qu’ils attendent depuis six ans. Bien que le montant définitif n’ait pas encore été annoncé, la Présidente Samia s’est engagée à augmenter les rémunérations lors du discours du 1er mai.

L’ÉQUIPE DE ONE EN ACTION : 

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