Ce billet est issu de l’organisation PATH. Retrouvez toutes les histoires en anglais sur leur site.
Lorsque mon fils Derrick avait 9 mois, il est tombé gravement malade. Il était brûlant, il vomissait et était pris de convulsions. Malheureusement, je ne connaissais que trop bien ces symptômes car je les avais vu un nombre incalculable de fois. Pratiquement tous les membres de ma famille et de ma communauté en ont souffert. Il s’agissait des symptômes du paludisme.
Ce jour-là, nous avons foncé à l’hôpital avec mon fils, mais lorsque nous sommes arrivés, il était déjà trop tard. Pourtant, je savais exactement de quoi il s’agissait. Mais cela n’a servi à rien. Deux heures après l’apparition des symptômes, il était parti.
Malheureusement, l’histoire de ma famille est semblable à celle de très nombreuses familles au Kenya et dans toute l’Afrique sub-saharienne. C’est une histoire que j’entends tous les jours au centre de recherche clinique de Kisumu où je travaille en tant qu’agent de relations avec la collectivité.
J’enseigne sur le paludisme : quels sont les symptômes, comment les prévenir, comment réagir si vous l’avez. J’en parle avec des chefs de villages, des leaders d’opinion. Je vais aux réunions publiques et aux enterrements pour sensibiliser les communautés sur l’utilisation des moustiquaires pour se protéger des piqures de moustiques et leur expliquer comment se débarrasser des eaux stagnantes qui encouragent leur prolifération. Je leur dis de se rendre à l’hôpital s’ils pensent avoir contracté le paludisme, ou s’ils ont besoin d’un traitement.
Je leur raconte l’histoire de mon fils. Mais comme l’expérience avec mon fils le prouve, parfois tout le savoir et toute la préparation du monde ne suffisent pas. La meilleure arme, c’est la prévention. C’est pourquoi, je m’assure que les membres de ma communauté sachent qu’il est possible de participer à la recherche scientifique menée au sein de mon hôpital, notamment pour trouver un vaccin contre le paludisme. Il existe, dans toute l’Afrique, des centres de santé comme le mien qui travaillent sur le développement d’un vaccin.
Le simple fait de voir un enfant de ma communauté avec le paludisme me fend le cœur. Ça me rappelle mon fils, et sa souffrance. Aucun parent ne devrait survivre à son enfant – et pourtant, cela arrive tout le temps.
Aujourd’hui, j’ai un autre fils, Carl, qui a presque deux ans. Depuis sa naissance, il a déjà contracté le paludisme deux fois. A chaque fois c’est une inquiétude immense et j’ai un grand sentiment d’impuissance.
Mais j’ai beaucoup d’espoir pour mon fils. Car je sais que dans un avenir proche, nous pourrions avoir un vaccin qui le protège du paludisme. Ce vaccin sera une arme complémentaire pour lutter contre cette maladie mortelle. Mon fils Carl représente l’avenir, non seulement de ma famille, mais de toute ma communauté, et des autres communautés africaines.
Ce billet a été rédigé par Samuel Oduor Wangowe, agent de relations avec la collectivité à l’Institut de recherche médicale du Kenya à Kombewa (Kisumu) / Walter Reed Project, et ne reflète pas l’opinion de l’institut de recherche médicale de Kombewa / Walter Reed Project. Ce billet a été traduit de l’anglais par Perrine Mardiné, assistante campagnes chez ONE France.
Dites aux dirigeants mondiaux d’intensifier les efforts dans la lutte contre les maladies évitables comme le paludisme. Signez la pétition.