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Mieux comprendre la crise de l’éducation : un outil de data visualisation exclusif !

Imaginez être incapable de lire et de comprendre une histoire simple quand vous aviez 10 ans. En quoi votre vie serait-elle différente aujourd’hui ?

A l’âge de 10 ans, les enfants cessent d’apprendre à lire et commencent à lire pour apprendre. Cette étape déterminante prépare les enfants à être en capacité de suivre un apprentissage pour le reste de leur vie, et ainsi être en mesure de gagner un revenu, innover, saisir les opportunités qui s’offrent à eux et améliorer leurs perspectives d’avenir, contribuer au bon fonctionnement de la société, voire faire naître une nouvelle génération de vocations dans le corps médical ou enseignant.

Pourtant, des millions d’enfants ne franchissent pas cette étape.

L’ampleur du problème

Depuis que les dirigeants mondiaux ont adopté les Objectifs de développement durable en 2015, près de 400 millions d’enfants ont atteint l’âge de 10 ans sans avoir acquis des compétences de base pour savoir lire et écrire. Et chaque seconde, ce chiffre augmente.

Concrètement, nous parlons de :

  • 8 050 enfants par heure, ou assez d’enfants pour remplir 29 écoles primaires britanniques.
  • Plus de 193 000 enfants par jour, ou quasiment deux fois la capacité du stade Camp Nou, le plus grand stade de football d’Europe.
  • Plus d’1,3 million d’enfants par semaine, ou 50% des effectifs des établissements d’enseignement secondaire au Canada.
  • Presque 6 millions d’enfants par mois, ou la totalité de la population de Johannesburg.
  • Plus de 70 millions d’enfants en 2021, soit l’équivalent des populations combinées du Sénégal et du Kenya.

Entre 2015 et 2030, plus d’un milliard d’enfants risquent de ne pas acquérir les compétences de base pour savoir lire et écrire à 10 ans.

Comment suivons-nous l’évolution ?

Pour mesurer l’ampleur de cette crise mondiale de l’apprentissage, ONE, le Partenariat mondial pour l’éducation (PME) et Save the Children ont lancé le Compteur de la crise de l’éducation. Cet outil interactif combine les données de la Banque mondiale et de l’UNESCO sur la pauvreté des apprentissages avec les estimations démographiques de l’ONU pour suivre, en temps réel, le nombre croissant d’enfants qui ne sont pas capables de lire et de comprendre une histoire simple à l’âge de 10 ans depuis 2015. Le Compteur encourage également les utilisateurs à se mettre à la place d’un décideur politique et à observer directement la façon dont un financement efficace peut aider à inverser le cours des choses pour les enfants. Derrière chaque chiffre du Compteur se cache un enfant. Le Compteur de la crise de l’éducation comprend également des histoires personnelles d’enfants, comme Esther, qui sont touchés par la crise.

L’importance des financements 

Un financement efficace qui cible les personnes qui en ont le plus besoin est une solution pour sortir de la crise. Chaque milliard de dollars investi dans l’éducation des pays à faible revenu, où 90% des enfants de 10 ans ne parviennent pas à acquérir les compétences de base pour savoir lire et écrire, peut permettre à plus de 8,6 millions d’enfants d’acquérir ces compétences à l’âge de 10 ans.

L’impact de ces investissements s’inscrit au-delà de l’avenir des enfants. Ils ont des conséquences sur l’avenir de nos sociétés. Chaque dollar investi dans l’éducation des pays à faible revenu pourrait entraîner une croissance économique de 4,8 dollars US, générant ainsi des recettes fiscales supplémentaires et contribuant à réduire la pauvreté. Chaque milliard de dollars investi dans les budgets d’éducation des pays à faible revenu contribuerait à sauver la vie de 175 000 personnes, à permettre à plus de 146 000 enfants de réaliser leur plein potentiel et à éviter à environ 160 000 filles d’être victimes de mariages précoces.

Mais malgré le caractère essentiel de ces financements, la réalité est toute autre : deux tiers des pays à faible revenu et des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure ont réduit leurs budgets dédiés à l’éducation depuis le début de la pandémie de COVID-19, et il est estimé que l’aide au développement allouée à l’éducation va baisser de 12%.

Comment agir ?

Les gouvernements doivent financer l’éducation, en prenant soin de s’adapter aux besoins des populations et de cibler de manière efficace les personnes les plus marginalisées. Les prochains mois seront cruciaux pour atteindre cet objectif :

  •  Lors du Sommet du G7 qui se tiendra du 11 au 13 juin, les gouvernements du G7 doivent s’engager à respecter les objectifs d’éducation internationaux proposés par le Royaume-Uni afin que, d’ici 2026, 40 millions de filles supplémentaires aient accès à une éducation de qualité et que 20 millions de filles supplémentaires sachent lire à l’âge de 10 ans.
  • Levez la main pour l’éducation et appelez les décideuses et décideurs politiques à financer le Partenariat mondial pour l’éducation lors du Sommet mondial sur l’éducation prévu les 28 et 29 juillet. L’objectif de ce Partenariat est de rassembler au moins 5 milliards de dollars pour la période 2021-2025 afin de moderniser les systèmes éducatifs dans 90 pays et territoires.
  • Appelez les gouvernements des pays en développement à protéger leurs budgets d’éducation et à les dépenser de manière efficace, en ciblant les personnes les plus marginalisées. Les gouvernements peuvent aussi s’y engager dans le cadre du Sommet mondial sur l’éducation les 28 et 29 juillet.

Découvrez le Compteur de la crise de l’éducation.

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