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Les maladies s’aggravent, et c’est la faute au dérèglement climatique

Données

Cette semaine, dans Ondes de Choc : les élections générales au Kenya, des réformes révolutionnaires de la propriété foncière en Sierra Leone, les maladies infectieuses aggravées par le changement climatique, et plus encore. 

ACTUALITES

La crise des céréales continue : Sur les quatorze navires transportant des céréales qui ont enfin pu quitter l’Ukraine, aucun n’est destiné à des pays africains. On estime que trois millions de tonnes de céréales sont déjà dans les ports en attente d’exportation, et que 20 millions de tonnes sont stockées en Ukraine. Les experts préviennent que les livraisons de céréales en provenance du pays, bien que bienvenues, seront loin d’être suffisantes pour endiguer la crise alimentaire. 50 millions de personnes sont au bord de la famine dans 45 pays. Entre-temps, les besoins en aide alimentaire des pays touchés par la crise ont presque décuplé au cours des dix dernières années pour atteindre 33,5 milliards de dollars.

Odinga vs. Ruto : Les élections nationales au Kenya ont eu lieu cette semaine, mais les citoyens pourraient devoir attendre « des semaines, voire des mois » avant qu’un nouveau président ne prête serment. Les deux principaux prétendants – le chef de l’opposition Raila Odinga et le vice-président sortant William Ruto – sont au coude à coude. S’il semblerait qu’il y ait moins de tension qu’après l’élection de 2017, il en va de même pour la participation des électeurs, qui aurait chuté de 80 % à 60 %. Certains Kényans auraient été mécontents des pénuries alimentaires, des difficultés économiques et de la corruption, et peu inspirés par les candidats. D’autres ont exprimé leur méfiance à l’égard du processus électoral, malgré la transparence des sondages. S’il n’y a pas de vainqueur clair après le décompte des bulletins de vote, un second tour ou une contestation judiciaire pourrait avoir lieu, ce qui ne serait pas sans rappeler l’élection de 2017. Ce scrutin avait été entaché d’accusations de fraude électorale, de violences et du meurtre d’un haut fonctionnaire électoral. Espérons que l’histoire ne se répète pas.

Nouvelles lois terriennes : En Sierra Leone, deux avancées législatives vont étendre la propriété foncière aux femmes et permettre aux agriculteurs locaux de négocier directement les taux avec les entreprises qui achètent ou louent des terres. Auparavant, le gouvernement pouvait vendre ou louer des terres à des entreprises sans le consentement explicite des propriétaires fonciers, au taux étonnamment bas de 2,5 dollars par hectare et par an. Les défenseurs des droits humains ont salué ces lois comme étant le régime juridique le plus solide au monde pour protéger les droits fonciers des communautés menacées. Les investisseurs privés affirment que cela pourrait donner lieu à un « énorme chantage ». 🙄 Les lois coutumières – c’est-à-dire les normes sociales qui peuvent freiner la représentation significative des femmes – pourraient constituer encore un défi.

C’est chaud : Selon de nouvelles études, 58 % des maladies infectieuses humaines seraient aggravées par le dérèglement climatique. L’évolution des conditions météorologiques ne se contente pas de rapprocher les humains des porteurs d’agents pathogènes comme les moustiques (et les animaux, ce qui favorise également l’émergence de nouveaux virus). Des températures plus élevées pourraient également favoriser certains virus résistants à la chaleur, qui seraient alors mieux armés face à la principale défense du corps humain, la fièvre. La malnutrition et le stress aggravés par le dérèglement climatique affaiblissent également la réponse immunitaire des populations. Selon les experts, s’adapter à ces changements – en particulier dans les régions du monde où la pandémie de COVID-19 a fortement affaibli les systèmes de santé – n’est pas une solution. Ce qui aiderait réellement ? La réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre qui réchauffent notre planète.

Pas si vite : Les diplomates africains chargés du climat ont rejeté une proposition visant à adopter une position commune lors de la COP27 afin de promouvoir la poursuite des investissements dans les énergies fossiles en Afrique. Le Conseil exécutif de l’Union africaine avait avancé cette mesure le mois dernier. Les diplomates ont fait valoir que la proposition en faveur des énergies fossiles serait « trop controversée » et détournerait l’attention de priorités telles que la finance verte. Cette décision intervient alors que des pluies torrentielles menacent les habitants des villes d’Addis-Abeba et érodent les terres agricoles au Rwanda, et que 50 millions de personnes en Afrique de l’Est sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë en raison d’une sécheresse historique dans la région. Pendant ce temps, le simple fait d’inscrire les « pertes et dommages » à l’ordre du jour de la COP27 s’avère être une rude bataille. 👀

Mise au vert : Les États-Unis – le plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde – s’apprêtent à élaborer un projet de loi qui pourrait réduire les émissions de gaz américaines de 40 % d’ici à 2030. L’adoption de cette législation pourrait venir renforcer une initiative de l’Union européenne visant à réduire les émissions de gaz de 55% et à appuyer les objectifs fixés par l’accord de Paris. Mais il y a un grand « si » – le succès du projet de loi dépend des incitations fiscales pour les intrants d’énergie verte, y compris les minéraux de terres rares qui ne proviennent pas des « entités étrangères préoccupantes », notamment la Chine, qui domine le marché mondial. Les pays africains riches en minéraux pourraient bénéficier de marchés d’exportation supplémentaires pour accélérer et démocratiser leur transition vers l’énergie verte. Mais pour tirer pleinement parti de la transition énergétique, les pays africains devront aller au-delà de l’exportation de minéraux bruts.

Notes et confusion :  Un organisme de l’UA a condamné la dégradation de la note de cote de crédit de l’île Maurice par l’agence de notation de crédit Moody’s cette semaine, en affirmant que cela allait considérablement augmenter le fardeau du service de la dette du pays et empêcher le progrès économique. Moody’s a cité « des politiques non conventionnelles et des mesures économiques ponctuelles au cours des deux dernières années » pour justifier la dégradation de la note. Alors que la pandémie de COVID-19 explique évidemment ces politiques non conventionnelles et ponctuelles, les agences de notation de crédit ont été accusées de partialité dans la façon dont elles évaluent les pays les plus pauvres. Les notations jouent un rôle démesuré dans l’économie mondiale et peuvent avoir un impact significatif sur l’avenir économique des pays (y compris en les coupant des marchés financiers). Elles souffrent également d’un manque de transparence et de responsabilité, précisément les éléments qui garantissent le fonctionnement efficace du marché libre, que les agences de notation de crédit sont censées servir.

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