Ce billet a été adapté de l’anglais par Charlotte Grignard, assistante médias chez ONE. Il a été initialement rédigé par Kristina Bravo, rédactrice adjointe pour TakePart.
Être une femme, ce n’est pas facile quand on veut se faire un nom dans le monde scientifique, que ce soit dans la science, la technologie, l’ingénierie ou les mathématiques. Et si on ajoute les défis auxquelles elles doivent faire face tels que la lutte contre la faim et la pauvreté aux préjugés sexistes existants, c’est presque mission impossible.

Rabia Salihu Sai’id, Mojisola Usikalu, Nashwa Eassa, Mojisola Oluwayemisi Adeniyi, and Dang Thi Oanh. Photo: AAAS/Atlantic Photography Boston
Pourtant, de nombreuses femmes vivant dans des pays en développement nous prouvent le contraire. Dimanche dernier, en Californie, cinq d’entre elles ont été mises à l’honneur par la plus ancienne organisation scientifique des Etats-Unis, l’Association Américaine pour l’Avancement des Sciences Une mathématicienne et quatre physiciennes originaires du Soudan, du Nigeria et du Vietnam ont été récompensées pour leur incroyable travail. Malgré les difficultés, elles ont prouvé que des avancées n’auraient pas été possibles dans leurs domaines respectifs sans la contribution des femmes, qui doivent surmonter de nombreux obstacles pour s’affirmer et progresser dans ce monde scientifique dominé par les hommes.
Voici les portraits de ces femmes qui bousculent les idées reçues :
- Rabia Salihu Sai’ide, Nigeria
Sai’id est entrée à l’université dix ans après avoir terminé le lycée, tout en élevant ses trois jeunes enfants. Elle est maintenant mère de six enfants, et est aussi la doyenne adjointe des affaires étudiantes à l’Université Bayero au Nigeria. Sai’id effectue diverses recherches afin de résoudre le problème de déforestation de son pays et tente de recueillir des données atmosphériques dans le cadre d’un projet du gouvernement. « Je raconte mon histoire aux jeunes filles du nord du Nigeria qui sont mariées mais qui veulent retourner à l’école. Je leur dis qu’elles peuvent y arriver” dit-elle. « Dans certaines régions de notre pays, l’éducation des filles n’est pas encouragée. Mon prix servira à démontrer comment les femmes peuvent contribuer à notre société, dans l’intérêt de tous».
- Mojisola Usikalu, Nigeria
En tant que professeure de physique à la Covenant University au Nigeria, Usikalu mène des recherches sur les effets des radiations sur la santé. Elle encourage les jeunes femmes de son pays à étudier la physique et espère que son prix démontrera que « travailler dur est toujours récompensé ».
- Nashwa Eassa, Soudan
Eassa est professeure de physique à l’Al Neelain University au Soudan, et ses recherches comprennent notamment l’élaboration de méthodes pour utiliser les radiations solaires dans le traitement des eaux. « Ce prix est très encourageant pour les femmes arabes, et il va montrer aux filles de mon pays qu’elles peuvent elles aussi atteindre leurs objectifs professionnels» dit-elle.
- Mojisola Oluwyemisi Adeniyi, Nigeria
En tant que directrice du groupe de recherche en météorologie et physique atmosphérique du département de l’Université d’Ibadan au Nigeria, Adeniyi a aidé à déterminer la meilleure période pour planter les semences de cultures vivrières dans son pays et à élaborer des modèles climatiques plus précis.
- Dang Thi Oanh, Vietnam
Originaire d’un milieu pauvre, Oanh a gravi les échelons jusqu’à devenir directrice du département scientifique de l’université vietnamienne Thái Nguyên des techniques de l’Information et de la Communication. Elle a développé des algorithmes qui sont utilisés dans le domaine de l’intelligence artificielle. Son prix, dit Oanh, montre qu’ « il est possible d’échapper à la pauvreté et à la faim ».
Montrez aux femmes que vous êtes de leur côté. Signez notre pétition et plaidez en faveur des droits des femmes et des filles à travers le monde !