Le budget de la France pour l’année 2015 vient d’être adopté par le parlement, à l’issue de plus de deux mois de débats et dans un contexte financier tendu.
L’aide au développement de la France, déjà en baisse depuis 2011, n’a pas été épargnée, tout au contraire. Pourtant, elle représente moins d’un pourcent du budget total, soit 2,8 milliards d’euros. Une toute petite part qui n’a que peu d’impact sur les finances publiques du pays, mais a prouvé son efficacité au fil des années, dans le domaine de la santé par exemple : depuis 2000, la mortalité liée au paludisme a diminué de moitié, et la vaccination infantile a permis de sauver 6 millions de vies.
Dès la publication du projet de loi de finances en octobre, ONE a donc travaillé sans relâche avec les parlementaires pour tenter de sauver ce qui était possible de ce budget essentiel. Nous avons rencontré plus de 50 parlementaires pour leur exposer nos analyses, proposé des questions au gouvernement sur les incohérences de la politique de développement, soumis des propositions d’amendements aux parlementaires et relayé l’ampleur et l’injustice des coupes dans la presse et sur les réseaux sociaux.
Par ailleurs, nous avons pu compter sur le soutien précieux de nos membres : des centaines de cartes postales ont été adressées aux parlementaires et des centaines de tweets envoyés au Président. Nos jeunes Ambassadeurs ont également mené des actions de plaidoyer auprès de nos élus. L’objectif commun de ces différentes actions était de tirer le signal d’alarme : la France ne peut pas oublier sa responsabilité internationale, notamment envers les plus pauvres ! Nous avons donc demandé à la France de s’inspirer, pour une fois, de son voisin outre-Manche qui a augmenté son budget d’aide au développement de manière considérable. La campagne #CommeLesAnglais et la vidéo ont fait le tour de twitter et du petit monde politico-médiatique grâce au soutien des citoyens et membres de ONE !
Cette mobilisation a porté ses fruits. Les députés et sénateurs, de gauche, du centre et de droite, nous ont entendu et se sont mobilisés à leur tour. Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, le budget de l’aide au développement a été modifié grâce à des amendements parlementaires. En effet, les parlementaires ont voté pour augmenter le financement des pays les plus pauvres de 10 millions d’euros à travers la taxe sur les transactions française. Et ils ont également redéployé 20 millions d’euros au sein du budget d’aide au développement, pour s’assurer que cet argent puisse aller là où les besoins sont les plus importants, c’est-à-dire aux pays les plus pauvres sous forme de dons.
Ces résultats sont du jamais vu ! Ils sont la preuve que ni les citoyens, ni les parlementaires, ne baissent les bras et qu’ils n’acceptent pas que la France renonce à sa responsabilité et à ses promesses envers les plus démunis !
Mais nous ne devons pas oublier qu’en fin de comptes, le budget d’aide au développement baisse quand-même, malgré ces « amortisseurs ». Il y a encore deux semaines, le gouvernement a décidé de faire un pas en arrière dans la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme en diminuant le budget alloué à l’Unitaid, Nous devons donc rester vigilants et de nous mobiliser dès l’été prochain car c’est à ce moment-là que le gouvernement devrait probablement présenter son budget rectificatif pour l’année. Une prochaine occasion pour montrer au gouvernement que pour une fois, la France devrait faire #CommeLesAnglais !