Alors que François Hollande se rend vendredi en Guinée, ONE demande au Président de clarifier la réponse de la France à la crise Ebola. A ce jour, les promesses sont là, mais les informations manquent quant à la provenance des fonds et à leur mise à disposition concrète sur le terrain.
Au-delà des promesses, quelles actions concrètes ?
A ce jour, le peu d’informations disponibles indiquent que la France a seulement programmé le décaissement de 38 millions sur les 100 millions promis. D’après l’outil de suivi des engagements dans la lutte contre Ebola de ONE, cela signifie que seulement 38 % de l’aide promise par la France semble avoir été engagée à date. Concernant le reste du soutien financier mais aussi logistique et humain, à quelques exceptions près, aucun calendrier n’a été annoncé, malgré l’urgence sur le terrain.
ONE met en avant le manque de transparence de la France dans la réponse à la crise. Les promesses seules ne permettent pas de sauver des vies. Ces engagements doivent se concrétiser au plus vite sur le terrain. C’est pourquoi il est si important que la France montre l’exemple et rende des comptes sur ses actions : quelle partie de l’aide est déjà sur le terrain et quand sera mis à disposition le reste ?
La France a mis en ligne aujourd’hui un site répertoriant ses projets d’aide en Guinée. C’est une initiative qui va dans le bon sens, mais qui doit aussi inclure les données, financières et non-financières, concernant la réponse de la France à la crise Ebola.
D’où viennent les fonds promis ?
Les sources des financements promis par la France pour répondre à Ebola sont difficiles à tracer. On ne sait pas si cette aide est additionnelle aux autres programmes d’aide prévus par la France. A cela s’ajoute un budget global d’aide au développement en forte baisse depuis 2011, des coupes touchant en priorité le secteur de la santé.
Dans ce contexte, et sans information précise sur la provenance des financements promis par la France pour endiguer l’épidémie d’Ebola, on est en droit de se demander si la réponse à la crise Ebola ne se fait pas au détriment d’autres urgences mondiales ?
De plus, cette situation budgétaire pose la question de la durabilité de l’action de la France. Les pays les plus touchés par la crise Ebola n’ont pas réussi à contrôler l’épidémie du fait de la faiblesse de leur système de santé. La réponse de la communauté internationale et de la France ne doit donc pas se borner à l’urgence mais aussi à la reconstruction et au renforcement à long terme des systèmes sanitaires.
Avec un budget d’aide au développement réduit à peau de chagrin, comment la France compte-elle aider ces pays pauvres tels que la Guinée à renforcer leur système de santé sur le long terme et éviter ainsi qu’une telle crise ne se reproduise à l’avenir ?
ONE a lancé la semaine dernière une vidéo inédite, dans laquelle des artistes du monde entier et des personnels de santé libériens se sont mobilisés pour dénoncer « l’attente » de la communauté internationale dans la riposte contre Ebola.
Partagez notre vidéo avec le plus grand nombre et signez notre pétition, si vous n’avez pas encore eu l’occasion de le faire. Pour faire face à une épidémie aussi importante que celle d’Ebola, la mobilisation de chacun est plus que jamais nécessaire.