G7 : les dirigeants saisiront-ils l’occasion de renforcer le soutien aux plus pauvres ?

Ce billet a été rédigé par Maé Kurkjian, assistante plaidoyer chez ONE France.

Berlin, 26.11.2014. Copyright: Michael Gottschalk/photothek.net

Les 7 et 8 juin prochains, les dirigeants des sept pays parmi les plus riches de la planète se réuniront à Schloss Elmau en Allemagne, afin de traiter des grandes questions internationales du moment. Au menu : la préparation de la 3^ème conférence sur le financement du développement d’Addis-Abeba, les nouvelles mesures concernant la transparence fiscale, la santé mondiale suite à l’épidémie d’Ebola, l’autonomisation des femmes, le soutien à l’agriculture, l’énergie, le climat, le libre-échange …

Tout un programme. Malgré tout, les dirigeants de ces sept pays (le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, l’Italie, le Canada, le Japon et les Etats-Unis) ne doivent rien laisser de côté. Cette réunion du G7 est l’occasion de prendre des engagements ambitieux, clairs et délimités dans le temps afin de résoudre au plus vite ces nombreux défis et de participer à la construction d’un système international plus équitable et plus sain.

En effet, concernant la préparation de la conférence d’Addis-Abeba, les récentes déclarations de certains Etats sont inquiétantes, notamment celle de la réunion des ministres du développement de l’Union européenne la semaine dernière. Laissant entrevoir une Europe frileuse concernant la réaffirmation de ses engagements antérieurs envers les pays pauvres, aucun calendrier ambitieux pour atteindre l’objectif des 0,7% du RNB pour l’aide publique au développement (APD) n’a été prévu. Aucune mention non plus de la nécessité d’allouer au moins 50% de cette APD aux pays les plus pauvres n’a été faite. Réunis à Dresde les 28 et 29 mai, les ministres des finances du G7 n’ont quant à eux tout simplement pas mentionné un seul de ces impératifs lors de la conférence de presse finale.

Il est pourtant urgent d’agir en faveur des pays les moins avancés qui ne reçoivent qu’un tiers de l’aide au développement, une part qui diminue depuis 2010 au niveau mondial ! Les ministres du développement et des finances ne peuvent pourtant pas dire qu’ils ne sont pas au courant de cette urgence, grâce à la mobilisation sur twitter en amont des réunions de la semaine dernière. Comme les ministres n’ont pas fait le nécessaire, ce sont les chefs d’Etat du G7 qui devront prendre des engagements pour aider les plus vulnérables de la planète.

En ce qui concerne la transparence fiscale, pas de nouvelle avancée à applaudir non plus. Pourtant, une mesure concrète est sur la table, celle de rendre obligatoire le reporting pays par pays public pour toutes les entreprises afin de lutter contre la corruption et l’évasion fiscale. La problématique de la transparence fiscale a malheureusement été relayée au second plan ces dernières semaines : le Conseil européen du développement ne s’est pas prononcé pour que les informations soient rendues publiques et le G7 finance n’a pris aucun engagement concret. Pourtant, le reporting pays par pays bénéficie du soutien de François Hollande et de Pierre Moscovici, le commissaire européen chargé de l’économie et de la fiscalité. ONE compte donc sur la France pour soutenir sa mise en place lors des négociations ce weekend.

Pour porter ces revendications et demander aux dirigeants de prendre des mesures ambitieuses en faveur des plus pauvres, les 250 jeunes ambassadeurs européens, japonais, canadiens et américains de ONE se réunissent à Munich dans deux jours, en amont des réunions du G7.

L’équipe de ONE sera aussi en Allemagne pour appeler les dirigeants à faire preuve de plus d’ambition et à prendre des engagements clairs, concrets et à la hauteur des besoins pour les pays les plus pauvres. Le G7 de Schloss Elmau est une occasion historique à ne pas rater, une occasion pour préparer le terrain pour la conférence d’Addis-Abeba et pour montrer la voie vers l’éradication de l’extrême pauvreté.

Les chefs d’Etat n’ont plus qu’à la saisir.

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