Selon le Forum économique mondial, les femmes ne représentent que 23 % des étudiants en STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) au Zimbabwe. Rose Mlambo et Aretha Mare, co-fondatrices de Techwomen Zimbabwe, veulent lutter contre les inégalités entre les sexes et promouvoir l’innovation dans leur pays.
Techwomen Zimbabwe a recours à des concours, des ateliers, mais aussi au réseautage, au financement de projets, à des bourses et à des prix pour encourager les femmes et les filles à s’aventurer dans les sujets et activités liées aux STIM.
« Chez Techwomen Zimbabwe, nous avons assisté à la transformation des filles et des femmes » indique Rose. « Nous avons vu à quel point la technologie peut jouer un rôle clé dans leur émancipation ».
Selon elle, « la technologie et l’innovation sont une source d’emploi. Or, les femmes constituent le principal vivier de population sans emploi ». « Ce constat à lui seul justifie notre action ».
Techwomen a aidé un certain nombre de femmes et de jeunes filles à entreprendre dans le domaine des STIM, ainsi qu’à faire mûrir leurs prototypes et leurs idées émergentes pour qu’elles deviennent des initiatives scientifiques à fort potentiel.
Comme le souligne Rose Mlambo, les femmes ont été longtemps tenues à l’écart des domaines scientifiques. Elles ont donc raté beaucoup d’opportunités offertes par ce domaine – y compris en termes d’emploi.
« Avec ce programme, nous avons appris à près de 200 jeunes femmes à utiliser la technologie pour inventer des solutions aux problèmes de tous les jours. Nous leur avons aussi appris à gagner de l’argent grâce à cela, à travers une formation à l’entrepreneuriat » explique Rose.
Avec son projet Pamusha, Techwomen a réussi à faire cause commune avec les femmes et à les aider à accéder à Internet, dans des zones comme Mbare, une banlieue densément peuplée à Harare. Les applications utilisées ont permis aux femmes d’accéder à de nouveaux marchés, de nouer le dialogue avec les acheteurs et de vendre des produits. Ces femmes peuvent maintenant utiliser Internet pour consolider leur activité et saisir des opportunités auxquelles elles n’avaient pas accès auparavant.
« Le bénéfice monétaire issu de ces applications était limité, mais les femmes recevaient de nouvelles opportunités de gagner de l’argent et de créer plus d’opportunités financières en menant leurs activités commerciales en ligne » explique Rose.
L’une des initiatives les plus inspirantes de Techwomen, le Technovation Challenge, a aidé à créer de l’emploi et des sources de revenus pour des femmes très jeunes. Il leur a aussi permis de créer des solutions innovantes pour répondre aux problèmes qu’elles rencontrent.
Un groupe de filles âgées de 14 ans et moins ont développé des applications comme Junior Study Place, Fashion Fixer, and Uripi (qui signifie « où es-tu ? » en Shona, langue parlée au Zimbabwe).
Uripi est une application mobile qui permet aux parents d’utiliser la technologie GPS pour surveiller les déplacements de leurs jeunes enfants. Un bouton d’urgence permet aux enfants de prendre des photos et de filmer des événements suspects ou des personnes qui les entourent. Le but de l’application est de réduire le nombre de cas de disparitions d’enfants.
A l’école secondaire, le groupe Techwomen est composé de filles de 18 ans et moins, et, comme le groupe des moins de 14 ans, elles développent des applications réellement innovantes. C’est le cas de l’appli Heart for You, qui raconte des histoires d’enfants qui assument la responsabilité de leurs familles. Elle permet aux utilisateurs de soutenir directement ces familles en payant leurs droits de scolarité ou leurs courses à l’épicerie, ou en faisant des dons de vêtements et d’autres objets.
En soutenant le développement de ces technologies et en améliorant l’accès à Internet pour certaines des femmes qu’elles soutiennent, l’organisation Techwomen et ses créatrices encouragent des innovations enthousiasmantes au Zimbabwe.
Cette histoire s’inscrit dans l’Objectif de développement durable “Industrie, Innovation et Infrastructures“.