Ce billet a été rédigé par Elsa Pietrucci, assistante plaidoyer chez ONE France.
Il faut apporter une réponse globale à la crise Ebola, il n’y a aucun doute là-dessus. Les systèmes de santé fragiles du Liberia, de la Guinée et de la Sierra Leone ont besoin d’une aide urgente à court terme et d’investissements à long terme afin de mettre fin à l’épidémie. C’est la raison pour laquelle nous avons lancé une nouvelle campagne pour appeler les dirigeants de chaque nation à prendre et respecter des engagements ambitieux notamment en matière de financements et de matériel.
Mais cela ne signifie pas que les citoyens des trois pays touchés sont assis tranquillement à attendre que les secours arrivent. Depuis le début de la crise, les étudiants, les parents, les chauffeurs de taxi, les cuisiniers, le personnel de santé et les responsables religieux n’ont cessé de mettre en place des actions innovantes afin d’aider leur communauté.
Nous n’entendons pas assez ces histoires dans les médias.
En voici quelques-unes. Si vous avez une histoire à raconter, n’hésitez pas à l’expliquer dans les commentaires ci-dessous et nous la partagerons.
Du personnel de santé qui dansent pour leurs patients.
Toutes les personnes atteintes par le virus Ebola ne perdent pas nécessairement la vie – beaucoup d’entre elles survivent. De ce fait, dans certains centres de santé, on connaît des moments de joie lorsque les patients guérissent et peuvent rentrer chez eux. Le personnel de santé de ce centre en Sierra Leone ne fait pas que prendre soin de ses patients, il les divertit aussi en dansant pour eux.
“Elbowla”
Au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone, saluer les autres citoyens de façon formelle est très important. Tu ne peux pas t’en sortir avec un simple « salut » dans la rue. Mais Ebola a rendu la poignée de main dangereuse. Ainsi, à travers la région, la population a dû trouver de nouveaux moyens de se saluer.
Dans cette interview pour « Ebola Deeply », Chernor Bah explique que « les gens en Sierra Leone aiment rire de tout. Ils inventent donc de nouvelles formes d’expression, souvent judicieuses et impertinentes, pour manifester leurs sentiments face à l’épidémie. A la place de la traditionnelle poignée de main, ils se font du coude à coude. Nous appelons ça le « Elbowla » (ndrl « elbow » signifie « coude » en anglais)
Des plats chauds livrés à domicile ou dans les hôpitaux
Au moment où l’épidémie d’Ebola se propageait, de nombreuses villes ont été bloquées pendant plusieurs jours pour essayer de contenir le virus. Pour les personnes les plus pauvres, qui vivent au jour le jour, gagner de l’argent le matin pour payer leur repas du soir n’était plus possible. Memuna Janneh, une sierra-léonaise qui vit au Royaume-Uni, a souhaité aider ces personnes en créant LunchBox Gift. Des bénévoles cuisinent et livrent des repas chauds aux familles qui en ont besoin.
Ils sont en train d’étendre leurs activités en livrant de la nourriture aux hôpitaux, dans les orphelinats et dans les zones de quarantaine, espérant ainsi distribuer 50 000 repas dans les trois prochains mois. Memuna souligne : « C’est une initiative que nous pouvons tous mettre en œuvre, en tant que sierra-léonais ou citoyens du monde ».
Des jeunes font équipe avec les agents de santé communautaires
Nos amis de Restless Development avaient déjà un réseau actif de jeunes bénévoles en Sierra Leone, et lorsque l’épidémie d’Ebola a frappé le pays, ils ont proposé leur aide. 1 500 personnes sont actuellement en formation et, en équipe avec un professionnel de santé, ils rendent visite aux communautés pour leur expliquer comment prévenir, diagnostiquer, traiter le virus Ebola et comment aider les survivants.
Ces affiches ont été spécialement conçues pour répondre à la stigmatisation des survivants d’Ebola, et faire passer le message pour sensibiliser le plus grand nombre. Ils ont pu se développer grâce à la coalition SMAC (Social Mobilisation Action Consortium) regroupant plusieurs ONG dont Restless Development, GOAL, Focus 1000 et BBC Media Action qui travaillent tous au niveau local et sont financés par le Département britannique du développement international.
Sara Benavent, la coordinatrice des mesures d’urgence Restless Development à Freetown, raconte : « Les jeunes d’ici sont très engagés, ils veulent créer un pays meilleur, en améliorant les services de santé et d’éducation. Ils espéraient pouvoir changer le monde, mais ont vite réalisé que le manque de moyens des gouvernements rendraient la lutte contre Ebola plus compliquée ».
Des chansons pour éduquer et redonner espoir
Tiken Jah Fakoly, qui soutient les activités de ONE depuis de nombreuses années, a collaboré avec plusieurs artistes africains pour combattre l’épidémie Ebola. « Africa Stop Ebola » réunit des artistes comme Amadou & Mariam, Salif Keita et Oumou Sangare, qui chantent en français et dans d’autres langues régionales afin d’atteindre le maximum de personnes dans les zones les plus touchées en Afrique de l’Ouest. Les paroles expliquent comment stopper la propagation du virus Ebola et les bénéfices seront reversés à Médecins Sans Frontières. Vous pouvez également écouter « The Hope Song » venue du Liberia.
Unis contre Ebola
Cette vidéo a été créée pour mettre en avant les efforts des organisations locales dans les zones d’Afrique de l’Ouest touchées par l’épidémie. Elle a été réalisée par Africa Responds, une plateforme collaborative qui permet aux organisations africaines et leurs alliés de mettre en commun leurs ressources, leurs réseaux et leurs voix.
Nous avons besoin de travailler ensemble pour en finir avec l’épidémie Ebola. Où que vous soyez, signez notre pétition qui appelle les dirigeants du monde à apporter une réponse rapide et efficace contre Ebola.