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Apprendre en période de confinement : l’impact des fermetures d’écoles en RDC

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Partout dans le monde, nos vies ont été mises entre parenthèses en raison de la pandémie de COVID-19, et les élèves n’ont pas été épargnés. En République démocratique du Congo (RDC), la fermeture des écoles, ordonnée par le Président de la République en mars 2020, a interrompu l’apprentissage des enfants. Au début du confinement, les enseignants ne savaient pas combien de temps cette situation allait durer. Pour que l’apprentissage puisse se poursuivre, les élèves avaient des devoirs à faire à la maison mais cette solution n’a finalement pas fonctionné. En RDC, seules quelques personnes ont facilement accès aux outils nécessaires à l’apprentissage à distance, notamment une connexion Internet et une électricité fiable.

Aujourd’hui, quelques mois après la reprise des cours, l’impact négatif de la fermeture des écoles et de l’accessibilité aux ressources sur les enfants est évident. Selon Buhuru Ntamwenge Zachée, directeur de l’école primaire de Malinde (située dans le territoire d’Idjwi Sud dans la province du Sud-Kivu en RDC), le niveau des élèves de l’école primaire a considérablement baissé à cause du confinement.

“J’ai personnellement constaté une baisse de performance des élèves depuis que les activités scolaires ont repris. Par exemple, en cours de lecture, lorsqu’un enfant arrivait en troisième année d’école primaire, il était capable de lire une invitation et de transmettre le message à ses parents, mais aujourd’hui les enfants trouvent cela impossible. Même ceux qui sont en cinquième année ont de sérieuses difficultés à lire et à écrire”, a déclaré M. Zachée. “En tant que directeur d’école et parent, cela me rend malheureux car l’avenir de ces enfants est vraiment en jeu”.

Des conséquences sur le long terme 

Élèves, parents et responsables d’école sont tous touchés par la fermeture des écoles. Pour les enfants âgés de 6 à 10 ans, le développement de leurs connaissances en matière de lecture et d’écriture a connu une interruption conséquente, y compris pour les enfants de Malinde.

Bahati Bugiri, un élève de 10 ans en sixième année à Malinde, fait part de son expérience d’apprentissage pendant le confinement.

“Lorsque les écoles ont fermé à cause du coronavirus, je ne me sentais pas heureux parce que nous ne pouvions plus étudier à l’école”, raconte Bahati. “Maintenant que je suis revenu à l’école, je suis très heureux car après mes études, je veux être gouverneur du Sud-Kivu”.

Bahati Bugiri, élève de 10 ans en sixième année à Malinde

Mais beaucoup d’élèves n’ont pas eu le temps de suivre leur scolarité à la maison, soit parce qu’ils jouaient, soit parce qu’ils étaient occupés à faire d’autres choses, comme c’est le cas de Nankafu Ndamwenge Furaha, 13 ans.

“Pendant que les écoles étaient fermées, nous travaillions la terre, nous cherchions du bois, nous puisions de l’eau ; je passais mes journées à participer aux tâches ménagères”, explique Nankafu. “Maintenant que nous avons repris l’école, je suis heureuse que nous puissions préparer le TENAFEP – l’examen de fin d’études primaires. Plus tard, j’aimerais être médecin pour soigner les personnes malades de mon village. C’est pourquoi je demande au gouvernement de ne pas fermer les écoles à nouveau, parce que sans école, il n’y a pas d’éducation, et sans éducation, je ne pourrai jamais être médecin”.

Si les écoles ferment à nouveau, cela pourrait être une véritable catastrophe pour de nombreux enfants, en particulier pour ceux qui vivent dans des zones rurales où l’apprentissage en ligne est impossible. Il est vital de se protéger du COVID-19, car la santé passe avant tout, mais l’éducation est également essentielle car les élèves d’aujourd’hui seront les dirigeants de demain.

Le directeur Zachée explique ce que les dirigeants peuvent faire pour aider : “Nous ne pouvons pas fuir le coronavirus mais nous devons le combattre. Nous demandons au gouvernement de mieux protéger les enfants à l’école. Nous n’avons pas les moyens d’acheter des thermomètres pour prendre leur température ou des gels désinfectants pour chaque classe. Quant aux masques, beaucoup de parents ont du mal à payer deux ou trois masques pour leurs enfants. Si le gouvernement peut nous fournir des masques, cela nous aiderait vraiment. Depuis que l’enseignement primaire est gratuit, les classes sont pleines, parfois jusqu’à 70 élèves, ce qui rend le respect de la distanciation sociale difficile”.

“Le gouvernement pourrait contribuer à faciliter l’accès à l’éducation en construisant plus de salles de classe afin que nous puissions doubler le nombre de classes disponibles et reprendre un apprentissage de qualité”.

Vous avez le pouvoir de changer les choses !

Les fermetures d’écoles et les défis de l’apprentissage à distance dus à la pandémie ont eu un impact considérable sur l’éducation des enfants dans le monde entier. Même avant la pandémie, 90% des enfants de 10 ans dans les pays à faible revenu n’étaient pas en capacité de lire ou de comprendre de simples documents tels qu’un dépliant médical ou un test scolaire.

Désormais, à cause de la pandémie, ce chiffre risque d’augmenter et les filles particulièrement courent le risque d’être laissées pour compte. Nous devons agir dès maintenant !

Les dirigeants mondiaux se réuniront prochainement pour trouver une réponse mondiale à cette crise de l’apprentissage. C’est l’occasion pour nous et vous de leur demander d’investir dans une éducation de qualité pour tous les enfants, où qu’ils vivent. Après tout, les enfants d’aujourd’hui sont les docteurs, dirigeants et scientifiques de demain.

Continuez le combat en rejoignant ONE, et parcourez notre Compteur de la crise de l’éducation !

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