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Fin de la pandémie COVID-19 : comment en sortir ?

Analyse

Un plan mondial d’intervention pour déclencher la fin de la pandémie COVID-19

Il est dans notre intérêt à toutes et tous de mettre fin à la pandémie de COVID-19 et à la crise économique qu’elle continue de provoquer. Alors que nous avons les moyens d’y parvenir, nous y sommes encore loin. Quels sont les obstacles qui nous empêchent d’y mettre fin ?

  1. Les pays riches ont presque atteint l’objectif de vaccination mondial et continuent pourtant le stockage excessif de doses supplémentaires.

Le saviez-vous ? Un nouveau rapport de ONE montre que, dans les pays riches, le nombre de personnes ayant reçu une dose de rappel (soit le plus souvent une troisième dose) est trois fois plus élevé que le nombre de personnes ayant reçu une première dose du vaccin dans les pays à faible revenu. Au rythme actuel, il pourrait s’écouler plus d’une décennie avant que les pays à faible revenu atteignent des niveaux de vaccination similaires à ceux des pays à revenu élevé.

Qu’attendons-nous de la part des pays du G20 ? Injecter des doses de rappel est bien sûr essentiel, mais les pays du G20 doivent donner la priorité aux premières et deuxièmes doses pour celles et ceux qui en ont le plus besoin, à commencer par les professionnels de santé et les populations les plus vulnérables dans les pays à faible revenu. Les campagnes de rappel dans les pays à revenu élevé ne doivent pas se faire au détriment du partage des doses déjà promises aux pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure, et des partenariats engagés avec le mécanisme COVAX et l’African Vaccine Acquisition Task Team (AVATT) – une initiative de la Commission de l’Union africaine visant à permettre au continent africain d’accéder aux vaccins COVID-19 – qui garantissent que les doses achetées soient bien distribuées sur le terrain.

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  1. Distribuer des vaccins COVID-19 fiables

Le saviez-vous ? Les calendriers de livraison des vaccins sont considérés comme relevant d’une nature privée. Il n’existe donc pas de normes de référence publiques sur lesquelles s’appuyer pour engager la responsabilité des entreprises. Les vaccins arrivent quand ils arrivent. Les pays du G20 commencent à invoquer cette raison pour expliquer pourquoi ils n’ont pas encore tenu leurs engagements en matière de partage de doses. Alors que les pays du G20 se sont engagés à partager au moins 657 millions de doses d’ici la fin de l’année 2021, seulement 293 millions ont été distribuées à ce jour. On ne sait pas si et quand ces engagements seront tenus.

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Qu’attendons-nous de la part des pays du G20 ? Ce manque d’anticipation et de fiabilité entraîne un gaspillage de vaccins et une limitation du nombre de personnes protégées. Les pays du G20 qui se sont déjà engagés à partager des doses devraient publier un plan d’action indiquant quand et comment ils rempliront leurs engagements, quels vaccins seront partagés, quand ils seront distribués et qui en sera destinataire. Toutes les doses qui sont réaffectées doivent être données aux pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure. Ce n’est pas tout : pendant au moins les 12 prochains mois, les sociétés pharmaceutiques devraient rendre publics les projections de production mensuelles et les calendriers de livraison afin d’aider les pays concernés à mieux planifier à la fois le partage et la réception des doses.

  1. Financer l’accès à tous au vaccin

Le saviez-vous ? Les sociétés pharmaceutiques ont donné la priorité aux pays à revenu élevé sur l’approvisionnement mondial en vaccins. Ces derniers ont pu se procurer des doses 6 mois avant le reste du monde et ont en même temps ralenti le financement du mécanisme international COVAX. En conséquence, ils ont acheté 32 fois plus de doses que l’AVATT, l’initiative de l’Union africaine, alors qu’ils desservent tous deux des populations de taille similaire !

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Qu’attendons-nous de la part des pays du G20 ? 20 milliards de dollars supplémentaires sont nécessaires en 2022 pour atteindre l’objectif de vacciner au moins 70 % de la population dans chaque catégorie de pays et, ainsi, sauver des vies. Les pays du G20 et les autres donateurs doivent tenir leurs promesses : cesser de s’accaparer les vaccins et financer les mécanismes internationaux à la hauteur des besoins pour vraiment mettre fin à la pandémie.

  1. Encourager la fabrication régionalisée de vaccins COVID-19

Le saviez-vous ? La production mondiale de vaccins est principalement concentrée dans les pays les plus riches et certaines entreprises pharmaceutiques, telles que Moderna, refusent de partager leur processus de fabrication ou leur technologie afin d’en augmenter la production mondiale. Or, sans un meilleur partage des connaissances et sans une production davantage localisée, les pays à faible revenu sont tributaires d’un marché vaccinal défaillant et de chaînes d’approvisionnement mondiales de plus en plus volatiles.

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Qu’attendons-nous de la part des pays du G20 ? Les pays du G20 devraient investir dans des usines de production régionales, encourager les fabricants de vaccins à ARN messager à partager leur technologie avec l’Organisation mondiale de la santé et les fabricants locaux, et renoncer temporairement aux droits de propriété intellectuelle en les cédant à l’Organisation mondiale du commerce.

 Or, sans un meilleur partage des connaissances et sans une production davantage localisée, les pays à faible revenu, tributaires d’un marché vaccinal défaillant et de chaînes d’approvisionnement mondiales de plus en plus volatiles, voient la fin de la pandémie être retardée.

  1. Soutenir la reprise économique mondiale

Le saviez-vous ? La pandémie a provoqué une hausse de l’extrême pauvreté dans le monde pour la première fois depuis deux décennies. L’année 2020 a ainsi vu près de 100 millions de personnes supplémentaires basculer dans l’extrême pauvreté. Les pays riches ont pu dépenser des milliers de milliards de dollars pour soutenir leurs économies, qui reviennent peu à peu à leur niveau pré-pandémie, alors que les pays les plus pauvres seront confrontés à des années de ralentissement économique. Les droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI, d’une valeur de 650 milliards de dollars, ont été créés pour aider les pays vulnérables à faire face à l’impact économique de la pandémie, mais certains pays riches se les accaparent.

Les pays riches ont pu dépenser des milliers de milliards de dollars pour soutenir leurs économies, reviennent peu à peu à leur niveau pré-pandémie, alors que les pays les plus pauvres seront confrontés à des années de ralentissement économique avant même la fin de la pandémie.

Pour en savoir plus sur la fin de la pandémie, lisez notre rapport.

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Qu’attendons-nous de la part des pays du G20 ? Pour mettre fin à la pandémie, les économies développées doivent réaffecter leurs allocations de DTS, actuellement inutilisées, vers les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire vulnérables. Le G7 a promis de fournir 100 milliards de dollars en DTS recyclés et cet engagement doit être respecté, avec une feuille de route claire pour réaffecter davantage de DTS l’année prochaine.

Ma communauté internationale envisage enfin une stratégie cohérente pour mettre un
terme à la crise, avec l’objectif de vacciner au moins 70% de la population de toutes les catégories de revenus de pays d’ici septembre 2022. Cette approche nous offre la perspective de mettre fin à la pandémie dans les 12 prochains mois. Mais pour y parvenir, nous avons besoin d’un changement de dynamique drastique – soit rediriger
de toute urgence nos ressources vers les pays qui accusent le plus gros retard dans la lutte contre la pandémie. Pour en savoir plus, lisez notre rapport.

A suivre

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