Depuis l’éclatement de la crise, nous avons fait des progrès considérables dans la lutte contre le VIH/sida. Des institutions comme le Fonds mondial et le PEPFAR s’associent aux gouvernements nationaux pour prévenir la transmission mère-enfant et permettre aux personnes séropositives de suivre un traitement approprié, sauvant ultimement des dizaines de millions de vies.
Mais malgré ces impressionnants efforts, un groupe démographique particulier demeure disproportionnellement susceptible de contracter le VIH. À travers le monde, le taux d’infection au VIH chez les filles et les femmes âgées de 15 à 24 ans avoisine 1 000 chaque jour. La grande majorité d’entre elles vivent en Afrique subsaharienne. Dans ce contexte, les jeunes femmes sont deux fois plus susceptibles que les jeunes hommes de contracter le VIH.

Le Centre de santé Ong’ielo au Kenya est financé par le Fonds mondial et dessert 10 300 personnes. On y offre toute une gamme de services de santé, y compris le dépistage et le traitement du paludisme et du VIH.
Aussi surprenants qu’ils puissent paraître au premier abord, ces chiffres ne devraient pas nous étonner du tout si on les examine de plus près.
Facteurs de risque
Le risque de contracter le VIH est lié non seulement à la santé physique, mais aussi à des facteurs économiques et sociaux — et plus particulièrement à des formes de discrimination fondée sur le genre.
Partout dans le monde, la stigmatisation et les tabous sociaux pèsent encore sur les filles qui sont sexuellement actives. Cela limite le dialogue et la sensibilisation sur les rapports sexuels protégés et la prévention. Par conséquent, les filles n’ont souvent pas les informations vitales nécessaires pour se protéger contre le VIH et les autres maladies sexuellement transmissibles.
Les taux d’infection élevés sont également liés à la vulnérabilité économique des filles. Face à des possibilités limitées de gagner un revenu, les filles subissent des pressions pour avoir des relations sexuelles transactionnelles, où des rapports sexuels non protégés sont échangés contre un soutien financier. Cela est vrai tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du mariage, car, en raison d’un éventail de contraintes économiques et de normes sociales, de nombreux parents choisissent de marier leurs filles quand elles sont encore enfants.
Enfin, les taux élevés d’infection chez les femmes et les filles sont liés à leur faible autonomie et leur pouvoir de négociation limité dans leurs relations ; les femmes et les filles particulièrement à risque sont celles qui sont contraintes de se marier lorsqu’elles sont enfants. Même les filles et les femmes financièrement sécurisées et armées d’informations sur la protection subissent des pressions de la part de leurs partenaires pour avoir des rapports sexuels non protégés.
Le Fonds mondial
Heureusement, nous savons qu’il existe des moyens fondés sur des données probantes de s’attaquer à toutes ces contraintes, et le Fonds mondial et ses partenaires privilégient une approche holistique qui va droit à la source de chacune d’entre elles.
Plus de la moitié des dépenses du Fonds sont maintenant consacrées spécifiquement aux programmes destinés aux femmes et aux filles, ce qui représente un investissement total de 18 milliards USD depuis 2002. Le Fonds mondial a lancé un programme appelé (HER) pour mobiliser des ressources supplémentaires afin de répondre aux besoins spécifiques des adolescentes et des jeunes femmes.
Au Botswana, le Fonds mondial fournit des services de soutien et d’aide juridique aux femmes et aux filles qui ont vécu de la violence sexiste, tout en éliminant les obstacles structurels qui les empêchent de bénéficier de soins médicaux de qualité.
Au Kenya, au Swaziland et en Afrique du Sud, les programmes visent à maintenir les filles et les femmes de 14 à 22 ans à l’école et à leur offrir un soutien éducatif et social supplémentaire.
Au Lesotho, les services de santé sexuelle et reproductive ont été intégrés dans les services de prise en charge du VIH afin que les femmes puissent accéder à tous ces services en un même endroit.
Un enseignement secondaire de qualité (y compris une éducation sexuelle complète), des transferts monétaires visant à atténuer l’insécurité économique des filles et des interventions visant à accroître leur pouvoir d’action et de négociation contribuent à faire en sorte que celles-ci soient moins exposées au VIH.
Intensifions la lutte (#StepUpTheFight)
Alors que le Fonds mondial se prépare à reconstituer ses ressources en 2019, veillons à ce qu’il puisse accéder aux ressources financières dont il a besoin afin d’éradiquer une fois pour toutes le VIH/sida, en continuant à placer les besoins et les contraintes des filles et des femmes au cœur de ses investissements.
Alors que le Fonds mondial se prépare à reconstituer ses ressources en 2019, veillons à ce qu’il puisse accéder aux ressources financières dont il a besoin afin d’éradiquer une fois pour toutes le VIH/sida, en continuant à placer les besoins et les contraintes des filles et des femmes au cœur de ses investissements.