On observe depuis quelques temps une forme de complaisance vis-à-vis de la maladie qui est certes bien mieux traitée mais qui continue de tuer des millions de personnes à travers le monde.
En effet, de nouvelles données publiées la semaine dernière montrent que nous ne sommes pas en voie d’atteindre les principaux objectifs relatifs au traitement et à la prévention du VIH d’ici à 2020, ce qui fait sévèrement peser le risque d’un retard dans la lutte mondiale contre la maladie.
Les progrès incroyables qui ont été faits dans la lutte contre le sida au cours des dix dernières années ont généré un sentiment de sécurité illusoire face à une épidémie qui fait encore plus de 2 500 victimes chaque jour. Les avancées médicales extraordinaires ont masqué une réalité persistante et cruelle : être infecté-e par le VIH aujourd’hui est synonyme d’une condamnation à mort pour les personnes qui ne peuvent pas obtenir de traitement.
Nous ne pouvons pas nous permettre de relâcher les efforts car avec une population mondiale de plus en plus jeune, et particulièrement vulnérable face au VIH, répondre par le statu quo reviendrait à renoncer au combat.
Nous sommes toujours face à une crise mondiale du sida et voici 5 faits qui le prouvent :
- L’an dernier, près d’un million de personnes sont décédées de causes liées au sida, soit deux personnes par minute.
- L’épidémie se propage un peu plus chaque minute. À l’échelle mondiale, 1,8 million de personnes ont contracté le VIH l’année dernière seulement, soit trois personnes par minute.
- 15 millions de personnes vivant avec le VIH ne peuvent toujours pas recevoir le traitement vital dont elles ont besoin pour mener une vie saine. Pourtant, des options de traitements abordables et efficaces existent, et elles ne coûtent que 20 centimes de dollar par jour.
- L’année dernière, 180 000 bébés ont contracté le VIH à la naissance ou lors de l’allaitement. Pire encore, 20 000 bébés de plus ont été contaminés par le VIH cette année par rapport à l’année dernière. Avec un traitement, la transmission mère-enfant du VIH peut être évitée.
- Les filles sont toujours plus exposées au VIH que les garçons de leur âge : trois nouvelles infections sur quatre chez les jeunes âgés de 10 à 19 ans en Afrique subsaharienne concernent les filles. Les jeunes doivent être responsabilisés et éduqués pour enrayer cette tendance. Cependant, en Afrique subsaharienne, environ un tiers des jeunes seulement disposent des informations nécessaires pour leur permettre de se protéger du VIH.
Nous avons les outils pour mettre fin à cette crise mondiale. Des politiques publiques et des engagements financiers plus ambitieux sont nécessaires pour permettre aux populations les plus vulnérables d’être soignées et accompagnées.
Cela signifie que les pays donateurs doivent continuer à apporter un soutien financier conséquent aux programmes les plus efficaces, tels que le plan présidentiel américain d’aide d’urgence contre le sida (President’s Emergency Plan for AIDS Relief, ou PEPFAR), ou encore le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Cela signifie également que les gouvernements des pays les plus durement touchés doivent augmenter leurs financements et améliorer leurs politiques nationales pour protéger leurs citoyens.