En finançant la lutte contre le sida ailleurs dans le monde, dépensons-nous de l’argent qui devrait normalement être consacré aux programmes de lutte contre le VIH/sida au Canada ? La réponse est non.
Voyons un peu comment il nous est possible de financer à la fois les programmes canadiens sur le VIH/sida et la lutte mondiale contre la crise du sida.
1. Le financement de ces deux initiatives est tiré de deux budgets complètement distincts.
Le financement des programmes nationaux de lutte contre le VIH/sida provient des budgets des ministères de Santé Canada et l’Agence de santé publique du Canada (entre autres).
La contribution du Canada à la crise mondiale du sida provient du budget d’Affaires mondiales Canada, dont presque la totalité du financement est canalisée par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, un partenariat international entre les gouvernements et le secteur privé. Les investissements internationaux dans des actions de lutte contre le VIH par les pays participants ont culminé en 2013 à près de 10 milliards de dollars américains ; ils ont depuis diminué vers environ 8,3 milliards de dollars américains en 2018.
Le financement des programmes nationaux de lutte contre le VIH/sida est assuré par Santé Canada.
Le financement des programmes internationaux de lutte contre le VIH/sida est assuré par Affaires mondiales Canada.
2. Les deux luttes contre le VIH sont indissociables. Nous n’en avons pas fini avec la lutte contre le VIH/sida.
Le fait est que nous devons en même temps financer les programmes nationaux et internationaux de lutte contre le sida. La lutte contre le sida n’est pas finie !
Au Canada:
On estimait qu’à la fin de 2016, le nombre de personnes vivant avec le VIH était de 63 110.
On estime qu’un Canadien sur sept infecté par le VIH n’a pas reçu de diagnostic et n’est pas au courant de son infection. Au cours de cette même année, on estimait que le nombre de nouvelles infections atteignait 2 165 au Canada.
Au niveau mondial:
Chaque jour, près de 800 jeunes femmes contractent le VIH.
À l’échelle mondiale, on compte 38 millions de personnes séropositives, dont plus de 15 millions ne peuvent obtenir un traitement qui leur sauverait la vie, ce qui les expose au risque de développer des symptômes liés au sida. Egalement, 1,7 million de personnes de plus contractent le VIH chaque année.
Plus de 2 100 personnes meurent chaque jour de causes liées au sida.
Fait : le sida n’est pas une maladie du passé. Il s’agit d’une crise moderne actuelle ayant des répercussions sur les populations et les communautés du monde entier. Les maladies ne connaissent pas de frontières. Pour vaincre le sida une fois pour toutes, nous devons le combattre à la fois ici et à l’étranger.