Eileen Smith est une militante pour l’égalité des sexes et une conférencière motivatrice qui travaille en Afrique du Sud. Eileen est une survivante de la violence basée sur le genre et milite contre celle-ci en aidant les survivantes à aller du statut de victime à celui de vainqueur. Voici son histoire. Cet article traite de la violence domestique.
Je n’avais aucune idée de la gravité de la violence basée sur le genre jusqu’à ce que je tombe dans cette catégorie. Tous les jours, je travaille avec des victimes de violence basée sur le genre et la gravité diffère d’un cas à l’autre, mais les séquelles sont les mêmes pour tous. Un traumatisme est un traumatisme.
Les mots dits deviennent des mots vécus. “Tu n’es rien, tu es inutile, tu es faible, tu es……” tous ces mots finissent par affecter votre perception de vous même à un moment ou à un autre.
Il est important que nous ne considérons pas la violence basée sur le genre seulement comme un crime contre la victime, mais aussi comme un crime contre la société et contre notre économie.
Toute économie dépend de la productivité des individus qui la composent. Hommes et femmes, tout le monde joue un rôle dans la croissance de l’économie, mais quand il y a une maladie dans le système, Oui! une maladie, le système est infecté et souffre.
Prenons l’exemple d’une femme qui vit dans un environnement de violence basée sur le genre. Ce qui se passe dans son foyer affecte sa capacité de concentration, son estime de soi et sa productivité. Étant une victime dans son foyer, elle devient une victime en dehors de son foyer. Elle prendra toute remarque visant à lui permettre de se corriger ou de s’améliorer comme un reproche car elle a perdu toute confiance en elle. Elle aura de plus en plus de mal à se concentrer car elle pense aux problèmes qui l’attendent à la maison. A ce stade, elle commencera alors à créer l’illusion d’être prise au piège par les mots qui ont été prononcés à son endroit. Il devient difficile, presque impossible pour elle de progresser, d’être productive, de planifier, de créer et de grandir.
Toute économie dépend de la productivité des individus qui la composent. Hommes et femmes, tout le monde joue un rôle dans la croissance de l’économie, mais quand il y a une maladie dans le système, Oui! une maladie, le système est infecté et souffre.
Lorsque j’étais dans la peau de cette femme victime de violence, j’aurai voulu savoir qu’il existait une issue et que ces mots prononcés à mon endroit ne me définissent pas. Nul ne souhaite vivre dans la peur ou être constamment sur le qui-vive. Le sentiment de ne jamais être assez bien, a affecté ma manière de travailler et m’a conduit à me sentir en permanence comme la victime.
La violence basée sur le genre est une question qui nous concerne tous
La violence basée sur le genre est une question qui nous concerne tous, car nous faisons tous partie d’une même chaîne.
Il m’a fallu des années pour retrouver mon estime de moi. Je me souviens d’une époque où une faute de frappe dans un document me rendait anxieuse et où l’air pensif de mon patron me faisait paniquer même si cela n’avait rien à voir avec moi.
Recommencer à zéro n’a pas été chose facile. Les mots rabaissant que l’on m’avait adressé me suivaient ou que j’aille. Mon cœur battait la chamade, lorsque qu’une personne faisait un geste rapide de la main. Lorsque ma demande d’emploi était rejetée, je me souvenais de ces mots qui me faisait perdre toute confiance en moi. J’ai dû faire une travail de déconstruction afin de me débarrasser de ces mots.
Malheureusement, pour la plupart, les femmes victimes de violences ne savent pas comment s’y prendre. J’essaie d’utiliser mon expérience pour aider les survivantes à passer du statut de victime à celui de vainqueur. J’anime des ateliers pour aider les femmes qui ont été affectées par la violence liée au sexe à se reconstruire, se réinventer et gérer les séquelles de tels abus.
J’ai récemment rejoint le Mouvement Kuhluka en tant que modératrice de la communauté. Je conseille et coach les femmes, puis nous les équipons pour qu’elles soutiennent d’autres femmes dans les communautés environnantes avec des outils de conseil et de coaching de vie qui les aident à remédier aux séquelles du trauma.
Nous avons besoin d’actions concrètes pour mettre fin à la violence basée sur le genre. La pétition de ONE pour mettre fin à la violence sexuelle au Sénégal est un exemple d’action concrète.
Conseiller ces femmes, m’a permis de mieux me rendre compte que la violence basée sur le genre est vraiment en hausse et que des initiatives telles que la pétition de ONE au Sénégal sont vraiment louables.
Nous avons besoin d’actions concrètes pour mettre fin à la violence basée sur le genre. La pétition de ONE pour mettre fin à la violence sexuelle au Sénégal est un exemple d’action concrète qui vise à mettre fin à la violence basée sur le genre. Elle a pour but de dire au gouvernement qu’il est temps de passer à l’action.
Si rien ne change, notre économie sera affaiblie à long terme. La guerre, la rage, la peur, la violence ne peuvent avoir un résultat positif. Aucun pays ne peut se développer dans un tel contexte.
