Face à la pandémie COVID-19, les populations du monde entier sont de plus en plus solidaires dans la lutte contre le virus. Mais tandis que nous traversons cette épreuve, la triste réalité de la maladie manifeste : elle va inévitablement frapper le plus durement les personnes, les communautés et les pays les plus vulnérables à son assaut. L’endroit où nous vivons ne devrait pas usurper notre droit à la vie. L’endroit où l’on vit ne devrait pas déterminer si l’on peut vivre.
Si le virus évolue plus rapidement que nos actions, c’est qu’il gagne. En revanche, nous connaissons les moyens que le monde devra mettre en œuvre pour le vaincre:
La science, les données et les faits
Les épidémiologistes du monde entier collaborent par-delà les frontières pour traquer les faits à mesure que le virus se propage dans le monde. Ils colligent des données quotidiennement et, grâce à celles-ci, nous en savons chaque jour plus que la veille.
Ils ne peuvent certes pas prédire l’avenir, mais ils peuvent le projeter. Ce sont eux que chacun doit écouter. Ce sont ces mêmes scientifiques qui se consacrent 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 à nous doter de traitements, de médicaments et, un jour, du vaccin dont nous aurons besoin pour porter le coup de grâce au virus.
Une stratégie globale unifiée
Nous devons coopérer dans un cadre mondial comme nous ne l’avons jamais fait auparavant.
Les tactiques de lutte nécessaires pour parvenir à vaincre le virus sont entre nos mains, et nombre d’entre elles sont déployées dans les différents pays, États, régions et communautés du monde. Mais nous devons coordonner tous nos efforts pour que la planète dispose de moyens de surveillance et d’atténuation, de chaînes d’approvisionnement ordonnées pour les équipements de protection et les fournitures médicales, ainsi que d’un soutien auprès des travailleurs de la santé du monde entier qui s’occupent de nous.
Nous devons coopérer dans un cadre mondial comme nous ne l’avons jamais fait auparavant. Cela impose de raviver le multilatéralisme que trop de politiciens ont abîmé ou négligé ces dernières années. Cela signifie qu’il faut œuvrer ensemble, comme un seul et même monde.
Une direction éclairée
Les dirigeants doivent diriger comme tels, et non comme des politiciens. Ils se doivent d’inspirer confiance aux citoyens, de faire connaître la vérité et de prendre des décisions fondées sur la science et non sur des opinions ou des considérations politiques. Ce virus est plus grand que nous tous et il se repaît des clivages partisans.
Il faut une action et une conduite planétaires pour gagner. Ce n’est pas une opinion, c’est un fait.
Il va de soi que chaque dirigeant, quel que soit son pays, doit se concentrer avant tout sur ses propres citoyens. Mais l’on doit faire preuve de leadership au niveau mondial, et sans tarder. Les dirigeants doivent prendre exemple sur les citoyens des quatre coins du monde qui nous démontrent ce qu’est la solidarité. Et ils doivent agir sur la base des faits et de la science. Si le virus parvient à se propager sans retenue dans certains pays ou régions, il évoluera et réapparaîtra dans d’autres — nous le constatons déjà.
Il faut une action et une conduite planétaires pour gagner. Ce n’est pas une opinion, c’est un fait.
Des gens unis dans l’unité
Les virus ne se soucient pas des frontières ou des particularités géographiques, et nous devons en faire autant. Nous nous devons d’être unis, de nous soutenir les uns les autres et d’agir sur la simple prémisse que cette pandémie est plus importante que nous tous — nous ne pourrons la vaincre que si nous faisons front commun.
Nous défendons les plus vulnérables, qu’ils vivent chez nous ou sur un autre continent.
Nous allons nous battre auprès de nos communautés, dans chaque quartier, ville et pays où nous vivons. Nous serons notamment aux côtés de l’Afrique et des personnes et pays les plus vulnérables aux menaces que fait peser la pandémie. Il est question de principes, de solidarité et de ce qui est juste.
Mais il s’agit aussi de faire preuve d’intelligence. Nous ne pouvons venir à bout d’une pandémie mondiale où que ce soit si nous ne gagnons pas partout. Nous devons nous organiser, nous mobiliser, nous engager et mener nos actions autour de trois grands axes :
- L’intervention d’urgence : nous devons mobiliser les ressources nécessaires à une action humanitaire en Afrique d’une envergure inégalée depuis des décennies. Nous devons aussi veiller à ce que les médicaments et, le moment venu, les nouveaux vaccins soient distribués équitablement. Toutes les innovations susceptibles de changer la donne doivent être déployées de manière transparente et juste afin de vaincre cette pandémie mondiale induite par un virus qui ne connaît aucune discrimination.
- Assurer la pérennité des économies: nous constatons déjà l’impact économique de la pandémie aux États-Unis et en Europe. Il pourrait être encore plus important en Afrique, où des capitaux sont nécessaires de toute urgence pour faire face aux conséquences immédiates. Mais il faudra faire bien davantage, notamment par l’allègement des dettes, la mise en place de structures spéciales et l’aide aux petites entreprises.
- Sécurité sanitaire mondiale: afin de vaincre toute pandémie mondiale telle que la COVID-19, nous devons renforcer la capacité de tous les pays à prévenir, détecter et contrer les menaces sanitaires mondiales. Cela nécessitera des moyens de portée planétaire, mais leur préparation sera nettement moins onéreuse que la gestion ultérieure d’une pandémie généralisée. Nul d’entre nous n’est en sécurité si nous ne le sommes pas tous.
Nous sommes un monde uni et il est temps de lutter au nom de l’humanité et contre le virus. Il s’agit d’une pandémie mondiale qui appelle à une intervention de la même envergure. Nous défendons les plus vulnérables, qu’ils vivent chez nous ou sur un autre continent.
La sécurité repose sur la solidarité. Nul d’entre nous n’est en sécurité tant que nous ne le sommes pas tous.